La police de Montréal recherche trois suspects impliqués le mois dernier dans un incendie criminel visant la mosquée de l'Association musulmane de Montréal-Nord. Même si ce crime a été commis contre un lieu de culte, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et le président de l'Association ne considèrent pas cet incendie comme un crime haineux.

Le SPVM a demandé mercredi l'aide du public afin d'identifier trois suspects impliqués dans un incendie criminel, le soir du 12 novembre dernier, vers 22 h 40, sur un immeuble de la rue Pelletier. Or, le communiqué de la police n'indiquait pas que cet édifice était en fait la mosquée Nour Al Islam de l'arrondissement de Montréal-Nord.

Sur une vidéo de caméra de surveillance rendue publique par le SPVM, on peut voir un des suspects allumer une boîte d'environ 60 cm et la disposer dans le coin d'un mur de béton, près de la porte d'entrée. Les deux autres suspects, un homme et une femme, regardent par la fenêtre et par les portes de la mosquée pendant ce temps. Puis, l'homme qui a déposé la boîte serre la main de son complice avant de quitter les lieux. La boîte contenait de l'accélérant, selon les enquêteurs.

Image fournie par le SPVM

«Il n'y a rien qui nous laisse croire à un crime haineux. On enquête sur un incendie criminel, mais pas sur un crime haineux. Les gens de la mosquée n'ont pas eu de menace. Rien n'est arrivé dans les jours suivants ou dans le passé laissant croire à un tel événement. Sur la scène, il n'y a pas eu de message haineux, de lettres, ou quoi que ce soit laissant croire à un crime haineux», explique l'agent Jean-Pierre Brabant, porte-parole du SPVM.

Le président de l'Association musulmane de Montréal-Nord Abdelaziz Rzik estime qu'il s'agit d'un «cas isolé», mais il a bien hâte de connaître les réelles intentions des trois suspects. «J'espère qu'ils vont les pogner! C'est quoi l'idée derrière ça? C'est ça qu'on ne sait pas. C'est le coin de mur qui est devenu un peu noir et on a nettoyé. Ça ne paraît même pas. Ils savent qu'en mettant le feu là, ça ne va pas prendre nulle part. Alors c'est quoi l'idée de faire ça? J'ai en aucune idée!», lance-t-il, en entrevue mercredi soir.

La mosquée n'a «jamais jamais jamais» été la cible de crimes haineux dans le passé, martèle Abdelaziz Rzik. «L'association existe depuis 1988 et c'est la première fois qu'on a une affaire [comme ça]. Pour moi, c'est du niaisage!». Néanmoins, le SPVM assure prendre ce crime «vraiment au sérieux».

Le suspect qui a déposé l'objet incendiaire mesure environ 1, 0 m (5'11") et pèse 113 kg (250 lb). Ses cheveux sont courts et foncés. Il portait un manteau pâle avec de petites bandes réfléchissantes aux épaules, une ceinture noire, un pantalon pâle et des chaussures noires.

Son complice mesure environ 1,83 m (6'0"). Il portait une casquette pâle, un manteau pâle avec un gros capuchon, une paire de jeans et des chaussures noires avec des lacets blancs. La troisième suspecte est une femme mince aux cheveux blonds. Elle portait un manteau foncé trois quarts avec de la fourrure autour du capuchon, un pantalon moulant pâle et des bottes courtes noires.

Le SPVM invite toute personne détenant de l'information sur cette affaire à communiquer de façon anonyme et confidentielle avec Info-Crime Montréal au 514 393-1133.

Image fournie par le SPVM

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