Deux ans après le meurtre non élucidé de sa fille Jenique, battue à mort dans le Vieux-Longueuil le soir du 21 octobre 2014, Monique Dalcourt demande au public de l'aider à obtenir de l'aide financière pour ses traitements psychologiques, qui ne sont plus offerts par le gouvernement du Québec.

« Je vis des moments difficiles, explique Mme Dalcourt. Quand l'automne revient, c'est comme si c'était arrivé hier. J'ai deux autres filles, dont une qui marche une heure par jour, et ça me rend très stressée, sachant que le meurtrier est encore libre. »

Monique Dalcourt a eu droit à 30 traitements psychologiques après le drame, payés par le service Indemnisation des victimes d'actes criminels (IVAC), mais ces séances sont épuisées depuis un an. Un bon Samaritain a payé sa thérapie jusqu'au mois dernier, mais elle se retrouve aujourd'hui de nouveau laissée à elle-même.

« Quand ton enfant est assassiné, il n'y a rien pour te préparer à ça, dit-elle. C'est comme un énorme coup de tonnerre. Pour moi, la thérapie est la seule façon d'avancer et je ne veux pas que ça s'arrête. »

UNE LUTTE JURIDIQUE DIFFICILE

Mme Dalcourt est aujourd'hui devant le Tribunal administratif du Québec pour être reconnue comme victime aux yeux de la loi.

L'avocat et ancien ministre de la Justice Marc Bellemare, qui défend Monique Dalcourt pro bono (bénévolement), remarque que c'est une lutte difficile. « La procureure générale met des ressources juridiques infinies pour s'opposer aux victimes », dit-il.

Après le meurtre, Mme Dalcourt a vu à la télé les images prises sur le vif où un ambulancier est en train d'administrer un massage cardiaque à sa fille immobile, couchée sur une civière. « Elle a reconnu ses pieds, ses souliers et ses pantalons. Ce sont des images qu'elle revoit sans cesse. C'est comme si elle était là. »

L'an dernier, Mme Dalcourt avait lancé une pétition pour changer la loi de l'IVAC afin que les parents d'enfants assassinés reçoivent automatiquement le statut de victimes, ce qui leur donnerait le droit de recevoir des traitements psychologiques pour la durée jugée adéquate par leur médecin.

DOSSIER TOUJOURS ACTIF

Jenique Dalcourt, résidante de Longueuil, a été battue à mort à coups de barre de métal le 21 octobre 2014 dans un secteur mal éclairé de la piste cyclable du Vieux-Longueuil alors qu'elle rentrait à pied après le travail. La Ville de Longueuil a amélioré l'éclairage dans le secteur depuis.

Monique Dalcourt dit avoir des contacts réguliers avec les policiers de Longueuil, et garde bon espoir de voir le crime résolu. « Je sais que les enquêteurs n'abandonnent pas », dit-elle.

Arrêté peu après le crime, un suspect de 26 ans avait été relâché sans être accusé.

Au Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL), on a signalé hier à La Presse que le dossier était toujours actif.

« Considérant qu'il s'agit d'un dossier d'enquête toujours actif, aucun détail concernant l'enquête ne sera dévoilé. Plusieurs enquêteurs travaillent toujours en vue de résoudre cet homicide, le seul homicide non résolu au cours des 12 dernières années sur notre territoire et dont l'enquête a été confiée au SPAL », a fait savoir le service des communications du corps de police.

Photo tirée de Facebook

Jenique Dalcourt a été assassinée le 21 octobre 2014 dans un secteur mal éclairé de la piste cyclable du Vieux-Longueuil.