La municipalité de Saint-Constant, en Montérégie, a été le théâtre d'un drame familial dans la nuit de samedi à hier, lorsqu'un adolescent a poignardé son père avant de se faire abattre par un policier qu'il aurait menacé avec une arme blanche.

Ces funestes événements se sont déroulés rue de l'Amaryllis. Les policiers y ont été appelés vers 1h du matin, à la suite d'un appel au 911.

«J'ai tout vu!», a lancé une voisine qui a voulu garder l'anonymat, encore ébranlée par une nuit blanche et ces images troublantes.

Elle a d'abord cru que les cris provenant de l'extérieur étaient poussés par de jeunes fêtards. Normal en cette période des Fêtes, précise-t-elle.

Elle a alors jeté un regard dehors pour apercevoir son voisin recroquevillé sur le gazon entre sa propriété et la sienne, en pyjama. La porte de sa maison était grande ouverte. 

Intervention des policiers

«Son fils lui criait après en lui donnant des coups de pied. Il a ensuite commencé à le poignarder à plusieurs reprises», a raconté la voisine.

Le père, âgé de 55 ans, aurait alors réussi à se traîner jusqu'au bas de la porte de son voisin.

C'est là que l'adolescent de 17 ans a été abattu par l'un des deux agents de la Régie intermunicipale de police Roussillon dépêchés sur place, qui sont arrivés au même moment.

«Il y a eu un seul coup de feu», a assuré la voisine, qui a refusé de s'avancer sur la nature de l'intervention policière à laquelle elle a assisté en direct, pour ne pas nuire à l'enquête confiée à la Sûreté du Québec par souci de transparence. 

«En ce moment, ma seule préoccupation, c'est la victime. C'est une bonne personne et je veux vraiment qu'elle s'en sorte», a-t-elle résumé.

Le père a été conduit à l'hôpital où il se trouvait toujours dans un état critique au moment de publier ces lignes. Il aurait été poignardé plusieurs fois au thorax. Des manoeuvres de réanimation ont été tentées sur son fils, sans succès. Sa mort a été constatée à l'hôpital.

Pour l'heure, la Sûreté du Québec tente de faire la lumière sur les circonstances de cette triste histoire. 

«L'adolescent aurait affronté les policiers avec un couteau», a indiqué la sergente Mélanie Dumaresq, porte-parole de la Sûreté du Québec.

Selon nos informations, l'adolescent souffrait de problèmes de santé mentale, peut-être de schizophrénie.

«Bouge plus! Bouge plus!»

Une autre voisine, Nathalie Rioux, a pour sa part été témoin d'une partie des événements. Elle aussi croyait au départ qu'une fête s'était transportée à l'extérieur. «J'en ai fait peu de cas parce que c'est le temps des Fêtes, mais en remontant vers ma chambre, j'ai entendu un coup de feu et quelqu'un qui criait: "Bouge plus! Bouge plus! "»

Mme Rioux dit avoir ensuite vu quelqu'un - peut-être l'adolescent - reculer puis s'affaisser au pied des escaliers du voisin. «Ils ont tenté des manoeuvres de réanimation pendant longtemps, jusque dans l'ambulance. J'ai aussi vu le père partir sur une civière», a expliqué la mère de famille, qui ne connaissait pas vraiment les voisins impliqués.

D'autres voisins ont décrit le père et le fils comme des gens «gentils» et «tranquilles».

L'adolescent jouait auparavant souvent au hockey dans la rue avec des jeunes du voisinage, mais se faisait plus discret depuis un certain temps.

Le père et le fils vivaient seuls. L'homme, qui travaillerait dans le milieu hospitalier, était séparé d'avec la mère de l'adolescent.

Un poste de commandement de la Sûreté du Québec a passé une bonne partie de la journée dans la rue au coeur des événements hier.

Les enquêteurs entraient et sortaient du bungalow du père ou faisaient du porte-à-porte dans le secteur, pendant que la première neige de l'année s'accumulait.