L'homme trouvé mort en compagnie de ses deux fils la nuit dernière à Boucherville, Michel Dubuc, poursuivait pour 1,2 million de dollars le civiliste Benoit Côté atteint de projectiles à la tête hier soir, dans son cabinet de Terrebonne.

Lors d'un point de presse attendu cet après-midi à Boucherville, la Sûreté du Québec a dressé un lien entre les deux événements, sans toutefois préciser de mobile.

C'est en 2013 que Michel Dubuc a déposé sa poursuite contre Me Côté. Celle-ci est toujours active. M. Dubuc était représenté par Me Pierre Parker à qui La Presse a appris la nouvelle. «Je n'en reviens pas, c'est une atrocité. J'en ai des palpitations. Je n'ai jamais perçu aucun signe voulant qu'une telle chose puisse arriver. Je suis de tout coeur avec les familles des victimes», a déclaré Me Parker.

La sergente Martine Asselin a indiqué que des éléments prélevés à Terrebonne ont mené les enquêteurs à la résidence de Boucherville où les trois corps ont été trouvés.

Elle a aussi indiqué que l'une des victimes de Boucherville a quitté la résidence en soirée avant de revenir plus tard, et laissé entendre qu'elle pourrait être la suspecte de la double tentative de meurtre à Terrebonne.

«Notre enquête tend à démontrer que les deux événements n'ont pas nécessairement les mêmes motifs», a cependant ajouté le sergent Asselin, laissant ainsi croire que les événements de Terrebonne pourraient être un règlement de compte suivi d'un drame familial commis plus tard à Boucherville.

Sanglante soirée

Dubuc, et ses deux fils, Gabriel et Jérémie, âgés de 21 et de 19 ans, ont été trouvés morts dans leur résidence située sur la rue De Blois, à Boucherville. Plus tôt, vers 18 h hier soir, un homme a fait irruption dans le cabinet Côté-Gosselin situé au 1000, montée des Pionniers à Terrebonne et a abattu de projectiles à la tête Me Benoit Côté, cofondateur du bureau d'avocats, et une employée âgée dans la trentaine. Les deux reposent dans un état critique à l'hôpital et on craint pour leur vie.

Avant de poursuivre l'avocat Côté, Dubuc a déjà été représenté par le cabinet de ce dernier dans au moins deux causes, a découvert La Presse.

La première fois, en 2009, Dubuc a été poursuivi par un concessionnaire de camions pour un peu plus de 8000 $. La deuxième fois, en 2014, c'est lui qui a poursuivi une entreprise d'excavation pour un montant de 46 000 $. Dans les deux cas, les dossiers se sont réglés hors cours.

Six heures après l'attentat à Terrebonne, c'est l'ancienne femme de Dubuc et la mère des jeunes hommes, inquiète de ne pas avoir de leurs nouvelles, qui a appelé les policiers vers minuit 30. Lorsque ceux-ci se sont présentés à la résidence de Boucherville, un début d'incendie faisait rage et les pompiers sont intervenus pour l'éteindre. Des traces d'accélérant ont été découvertes sur place.

Me Benoit Côté