Le toit d'un appartement de l'arrondissement de Saint-Laurent a été partiellement défoncé, hier, par un pneu... tombé du ciel. La roue provenait d'un jet privé qui s'apprêtait à atterrir à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau. Personne n'a été blessé.

Shayleen a eu toute une surprise à son retour des célébrations de la Saint-Jean-Baptiste. Lorsqu'elle est rentrée chez elle, elle a constaté que le plafond était partiellement défoncé et que sa cuisine était remplie de plâtre et de morceaux de bois.

«C'était comme s'il y avait eu une explosion dans la pièce. Il y avait un gros trou avec des débris par terre», a-t-elle raconté en entrevue à La Presse.

Roue d'un Falcon 10

Les dommages ont été causés par une roue de la grosseur de celle d'une voiture compacte appartenant à un Falcon 10 de la compagnie aérienne Club Jet. Vers 2h du matin, l'appareil a perdu l'une de ses roues, provenant du train d'atterrissage, qui est tombée sur le quadruplex de l'arrondissement de Saint-Laurent. Malgré la perte de cette roue, l'avion s'est posé sans problème majeur quelques minutes plus tard à l'aéroport Montréal-Trudeau.

Hier, les policiers du Service de police de la Ville de Montréal sont venus récupérer le pneu au domicile de la jeune femme. Le Bureau de la sécurité des transports (BST) a été chargé d'enquêter sur les circonstances de l'accident. L'avion devrait être inspecté aujourd'hui par le BST.

«Depuis ce matin, j'entends des avions passer et à chaque fois, on dirait que ça me choque. [...] J'aurais pu être dans l'appartement. En fait, il y a tellement de choses qui auraient pu arriver», dit la jeune femme, qui s'estime chanceuse dans les circonstances. 

Une première?

Son voisin, Claude Fugère, a entendu le pneu tomber sur la résidence. 

L'homme habite depuis 40 ans dans cette zone que de nombreux avions traversent quotidiennement. À sa connaissance, c'est la première fois qu'un appareil laisse tomber un objet dans le quartier.

«Ce n'est pas normal qu'un avion perde une roue [...]. Je ne vis pas dans la peur, mais quand tu y penses, c'est toujours inquiétant. Ç'aurait pu être un pneu d'un gros Boeing. Les dommages auraient été beaucoup plus importants», indique Claude Fugère.

Le propriétaire de l'immeuble, qui a demandé de ne pas révéler l'adresse de la résidence et son identité, sera remboursé par sa compagnie d'assurances. «Les autorités ne connaissent pas encore la cause exacte. C'est peut-être un problème mécanique ou une négligence d'une personne. On verra», dit-il.

En entrevue au réseau CTV, le maire de l'arrondissement de Saint-Laurent, Alan DeSousa, s'est montré rassurant envers la population. Il a aussi souhaité que l'entreprise assume ses responsabilités.

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