Un tournoi de hockey a failli tourner au drame, dans le Grand Nord québécois, lorsque plus de 130 participants et spectateurs ont dû être hospitalisés à la suite d'un empoisonnement au monoxyde de carbone, il y a quelques jours.

La crise a forcé l'évacuation de patients et l'envoi d'urgence de professionnels de la santé à Kangiqsualujjuaq, petit village isolé de 800 personnes uniquement accessible par avion.

Les empoisonnements se sont produits le 11 avril dernier, à l'aréna municipal. Depuis, toutes les personnes touchées ont totalement récupéré, selon le Nunatsiaq News, qui couvre la région. Selon les sources du journal, une surfaceuse (zamboni) serait à la source du problème.

L'ex-joueur de la Ligue nationale de hockey Joé Juneau a pris la situation en main avec des collègues, déclenchant l'évacuation de l'aréna.

«Certains jeunes ont commencé à avoir des symptômes après la deuxième journée de tournoi. Ils ont commencé à se sentir mal. À un moment donné, la situation était devenue trop grave», a-t-il relaté en entrevue téléphonique. «Les choses se sont précipitées et on a mis tout le monde dehors. C'est une décision qu'il a fallu prendre.»

Tous les participants se sont retrouvés au petit hôpital local, où les deux infirmières sur place ont demandé des renforts. Trois médecins et trois infirmières ont été envoyés d'urgence à partir de Kuujjuaq.

«Il y avait du monde partout, partout à l'hôpital», a expliqué M. Juneau. «La situation était malheureuse, mais c'était quand même extraordinaire de voir les médecins travailler toute la nuit.»

Deux jeunes, dont «un qui n'allait vraiment pas bien», ont été évacués par la voie des airs. Vingt-neuf autres ont été alimentés en oxygène à partir de bonbonnes.

La mairesse de Kangiqsualujjuaq, Hilda Snowball, est elle aussi rapidement intervenue pour porter assistance aux services d'urgence, toujours selon l'organisation du tournoi. Hier, au téléphone, elle a dit vouloir «attendre d'avoir toutes les informations» avant de commenter le dossier.

Au moment de mettre sous presse, les autorités régionales de la santé n'avaient pas rappelé La Presse.

Problèmes à l'aréna

Après l'apparition des symptômes, M. Juneau s'est rapidement rendu compte que le système de ventilation de l'aréna - constitué de gros ventilateurs - n'était pas en fonction et était verrouillé en mode manuel. Il a appris par la suite que les détecteurs de monoxyde de carbone ne fonctionnaient pas non plus.

«Les arénas au Nunavik, ce n'est pas comme les arénas qu'on voit ici. Il n'y a pas beaucoup de personnel pour s'occuper des bâtiments», a-t-il dit.

Le Nunatsiaq News a affirmé que les détecteurs de monoxyde avaient récemment été vandalisés. Il a été impossible de confirmer cette information.