Aucune matière dangereuse n'a été trouvée dans un hôtel d'Ottawa, hier, au terme d'une opération qui a tenu les policiers en haleine, de la capitale nationale jusqu'en Nouvelle-Écosse.

Plusieurs questions demeurent toutefois sans réponse, dans cette affaire qui a entraîné l'évacuation des clients de cet hôtel en pleine nuit et s'est soldée par l'arrestation d'un homme soupçonné d'être mêlé à une histoire de colis suspect et de substances chimiques en «grande quantité» découverts en banlieue d'Halifax.

Les policiers ont donné très peu de détails tout au long de la journée d'hier, tandis que l'enquête se poursuivait. «Nous n'avons reçu aucune information à ce stade-ci qui nous indique qu'il y a eu des intentions terroristes», ont-ils cependant précisé.

Tout a commencé par un appel téléphonique aux autorités, lundi soir, signalant la présence d'un colis suspect à une résidence de Cole Harbour, en banlieue d'Halifax. Des résidences avoisinantes ont été évacuées et le contenu du colis a été identifié par la police. Il s'agirait de substances dangereuses, mais pas d'explosifs.

Le voisinage d'un chalet situé à environ 20 minutes de Cole Harbour a aussi été évacué peu après. La GRC dit y avoir trouvé de grandes quantités de substances chimiques qu'elle n'a pas identifiées.

Vers 22h mardi, la police d'Ottawa dit avoir reçu un appel téléphonique l'avisant d'une possible «menace» à la sécurité à l'hôtel Chimo, aux abords de l'autoroute transcanadienne, près du centre commercial Saint-Laurent.

«L'information reçue était très préoccupante», a dit un porte-parole du service policier.

Les policiers ont réclamé des renforts à leurs confrères du Groupe tactique d'intervention (GTI) de même que des agents spécialisés en manipulation de matières dangereuses et ont érigé un large périmètre de sécurité.

«Arrestation sans incident»

L'immeuble de 250 chambres a été évacué discrètement durant la nuit et les policiers sont entrés en contact avec le suspect peu avant 9h. «Les négociations se sont faites et l'individu est sorti de la chambre où il se trouvait, au sixième étage. L'arrestation s'est faite sans incident», a déclaré Chuck Benoît, porte-parole du service de police de la Ville d'Ottawa. Personne n'a été blessé et l'homme n'a pas opposé de résistance.

Les policiers ont confirmé le lien entre les incidents de la Nouvelle-Écosse et ceux d'Ottawa. Ils n'ont toutefois pas voulu confirmer l'identité du suspect. De nombreux médias ont affirmé qu'il s'agissait de Christopher Phillips, un Américain de 42 ans résidant en banlieue d'Halifax.

On ignore les raisons pour lesquelles il conservait de telles substances chimiques, pourquoi il s'est rendu à Ottawa et quelles étaient ses intentions.

On ignore aussi la nature des substances découvertes, mais CBC a fait état de la présence possible de tétroxyde d'osmium, une substance volatile et toxique qui peut pénétrer la peau.

«On me tient à jour, je reçois des mises à jour constantes sur les opérations», a déclaré le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, en marge d'une activité partisane organisée à Montréal. «[Les policiers] ont toute ma confiance pour mener à bien les opérations et veiller à la sécurité du public», a-t-il ajouté. 

La direction de l'enquête a été soumise à la division néo-écossaise de la GRC et des inspecteurs étaient en route hier après-midi pour la capitale canadienne afin d'interroger le suspect. Aucune accusation n'avait encore été déposée au moment d'écrire ces lignes.