Le petit Mathis, 8 ans, a dit adieu à sa famille, samedi. Le garçon était entouré de quelques centaines de personnes, toutes réunies à l'église de Saint-Zotique, pour assister aux funérailles de Patrick, Karine, Felix, 2 ans et Lorie, 4 ans, morts dans un incendie à la veille de Noël.

Une vingtaine de pompiers du service des incendies de Les Coteaux, parmi lesquels ceux qui étaient intervenus dans l'appartement en feu de la famille, formaient une haie d'honneur à l'intérieur de l'église.

La petite urne contenant les cendres de la famille décimée trônait devant l'autel. Mathis était assis dans les premières rangées, avec sa nouvelle famille d'accueil, Mathieu Mercier et Stéphanie, la soeur de Karine Desrochers-Gauthier, et ses quatre cousins et cousines.

«Lorie, ma coccinelle colorée, Felix, mon bébé d'amour...Quatre anges ont vu le jour», a déclaré la mère de Karine, Manon Desrochers lors de la cérémonie. «Vous étiez la joie de votre grand-mère Gagnon, je vous aime mes anges», a-t-elle dit au nom de la mère de Patrick Gagnon, Lise.

Quatre chandelles ont été allumées par des proches de la famille. L'évêque Noël Simard, qui présidait la cérémonie avec l'abbé Yves Guilbault, qui avait baptisé le petit Félix, a rappelé combien il est déchirant de voir partir toute une famille. Il a toutefois invité la foule être des «passeurs d'espoir» dans cette épreuve. Puis quatre autres proches sont venus éteindre les chandelles. Discrètement, quelques pompiers ont essuyé leurs larmes.

Au terme de la cérémonie, Mathis est sorti avec ses proches sur le parvis de l'église et, sans verser de larmes, il a laissé s'envoler quatre ballons dans le ciel. «Mathis s'est montré très fort dans l'épreuve», a indiqué à La Presse le curé Guilbault, un peu plus tôt en journée. «Lorsque nous avons prié ensemble, il a souhaité que sa famille soit heureuse là où elle est. Il aurait pu demander quelque chose pour lui, mais il a d'abord pensé au bien-être de sa famille», a-t-il ajouté.

«La cérémonie nous a apaisés ...un peu», a affirmé Manon Desrochers à la sortie de l'église. Quelques secondes plus tard, alors que des amis de la famille venaient lui présenter leur sympathie, elle a toutefois fondu en larmes dans les bras d'un proche. 

Après le départ de la foule, Mme Mariette Desrochers, l'arrière-grand-mère de Mathis, attendait dans le stationnement, le regard fixé sur l'église. « J'ai trop mal pour être apaisé aujourd'hui », a-t-elle lâché.

Quelques pompiers discutaient encore sur le  parvis. « On tenait à être présent pour boucler la boucle», a déclaré Michel Pitre, chef du service des incendies des Coteaux. Au moins on a réussi à en sauver un», a ajouté. François Lauzon, directeur adjoint.

De l'aide psychologique a été offerte ces dernières semaines aux pompiers qui ont participé à l'intervention. Selon M. Pitre, un seul employé a, pour le moment, confié à son patron avoir consulté un professionnel.

La mairesse de Les Coteaux, Denise Godin Dostie, a assisté à la cérémonie tout comme le conseiller municipal de Saint-Zotique, Pierre Chiasson. «Je ne me rappelle pas avoir connu une tragédie dans notre région, a-t-il dit. On s'est senti très interpellé et on a voulu s'impliquer», a-t-il dit.

À titre d'élu, il compte mettre sur pied des campagnes pour encourager l'installation de détecteurs de fumée. Une campagne pour amasser des fonds pour Mathis est aussi prévue le week-end prochain.

Plusieurs campagnes ont eu lieu depuis la nuit du drame. Près de 50 000 $ ont été amassés pour le garçon.