John-Aly Morno Legrand se passionnait pour le basketball. Il était travaillant et protégeait ses proches, dit sa soeur. Mais sa vie s'est brutalement arrêtée hier. John-Aly est l'un des cinq occupants de la voiture qui a violemment percuté un arbre sur le terrain d'une résidence privée.

Dans cet accident survenu vers 2 h 15 dans la nuit de vendredi à samedi, rue Notre-Dame Est à Montréal, un deuxième occupant du véhicule est mort. Trois autres, dont le conducteur, reposent toujours dans un état critique à l'hôpital.

«On [la famille] est triste. On ne s'attendait évidemment pas à ça, raconte à La Presse Marie-Julie Morno Legrand, quelques heures seulement après le drame qui a fauché son frère cadet. Il aimait faire des blagues, il était là pour tout le monde.»

Selon le Service de police de la Ville de Montréal, la vitesse serait en cause. Pour une raison encore inconnue, le conducteur aurait perdu la maîtrise de sa voiture.

Après être entrée en collision avec l'arbre, l'automobile a percuté un balcon avant de terminer sa course dans les arbres jouxtant la maison de Johanne Fortin.

«Ils [les pompiers] ne pouvaient pas sortir les jeunes, le toit était écrasé. Il fallait qu'ils enlèvent des morceaux de métal pour dégager les corps», a expliqué la dame, encore secouée. Les secouristes ont dû utiliser des pinces de désincarcération pour évacuer les jeunes.

Un prélèvement sanguin a aussi été réalisé sur le conducteur pour déterminer si l'alcool pouvait être en cause.

«Je ne peux pas être fâché contre le conducteur, mais c'est sûr qu'il avait des responsabilités à prendre», dit Marie-Julie Morno Legrand. Elle ajoute que son frère n'était pas avec ses «amis habituels», ce soir-là.

«Un drame évitable»

Le drame rappelle de douloureux souvenirs à Nicola Di lorio, dont la fille, Claudia, a été victime d'un accident semblable en 2010. Le cofondateur de Cool Taxi, un organisme visant à réduire le nombre de morts sur les routes du Québec, estime que l'accident aurait pu être évité. L'homme s'est d'ailleurs rendu sur les lieux hier pour comprendre ce qui s'était passé. «J'ai pensé aux passagers. Parce qu'eux, ils auraient voulu sortir du véhicule», dit-il.

Invité à réagir, l'animateur de radio et auteur du film Dérapages, sur les accidents de la route chez les jeunes, Paul Arcand, souligne que les conséquences s'étendent souvent à l'ensemble de la famille.

«Nous, on est conscients [des dommages], on voit l'impact, on peut le mesurer. Mais pour un jeune conducteur, c'est quelque chose d'abstrait», précise-t-il. Paul Arcand ajoute que le nombre d'accidents baisse d'année en année au Québec, mais que les jeunes demeurent tout de même surreprésentés.