Une visite de journalistes québécois dans un parc de Shanghai en Chine a bien failli mal tourner dimanche.

Les représentants de différents médias, dont La Presse Canadienne, se rendaient visiter en matinée une des curiosités de la métropole chinoise, avant d'aller rejoindre le premier ministre Philippe Couillard qui amorçait sa mission en après-midi. Il s'agit d'un parc du centre-ville où les parents viennent tenter de trouver un prétendant pour leur enfant en âge de se marier, une sorte de bourse matrimoniale.

Les parents posent des parapluies ouverts par terre, sur lesquels ils mettent un écriteau où le candidat au mariage est décrit, son âge, emploi, taille, etc.

L'endroit grouillait de monde sous un chaud soleil quand les journalistes sont arrivés, avec les cameramans des deux grands réseaux québécois, accompagnés d'un responsable du ministère québécois des Relations internationales et d'une jeune interprète chinoise.

Quelques minutes après, à la vue des caméras qui commençaient à tourner, un homme a rapidement renversé quelques parapluies, pour éviter qu'ils ne soient filmés. Un attroupement s'est ensuite formé, l'homme est revenu et s'est mis à invectiver sans relâche l'interprète, sous le regard médusé des reporters qui sentaient bien que la tension montait sur les lieux.

L'interprète gardait son calme en répondant aux cris de l'homme, en plus d'être entourée d'autres individus au regard hostile. Rapidement, la délégation de journalistes a décidé de rebrousser chemin. À la sortie du parc, la jeune femme semblait très ébranlée.

Elle a alors traduit les propos de son interlocuteur agressif, qui lui reprochait en fait de montrer ainsi une mauvaise image de la Chine en exposant au monde ce marché aux époux.

En Chine, les journalistes et les équipes de tournage de l'étranger ne passent pas longtemps inaperçus et sont souvent l'objet d'un traitement étrange. Les passants s'arrêtent parfois pour les observer, les prendre en photo ou croquer des égoportraits, des «selfies», tandis que les policiers ne tardent jamais à aller contrôler leurs autorisations et à les surveiller.