Une dizaine de membres des Devils Ghosts, un groupe de motards que la police considère comme sympathisant des Hells Angels, n'ont pas manqué d'attirer l'attention des 2500 spectateurs présents vendredi soir au Centre Georges-Vézina de Saguenay pour le match opposant les Saguenéens à leurs grands rivaux de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, les Remparts de Québec.

Les motards, qui ont arboré leurs couleurs, ont occupé plusieurs rangées situées directement derrière le banc des visiteurs, dirigés par l'entraîneur Philippe Boucher, en prenant visiblement le soin de laisser un siège libre entre chacun d'eux.

Les spectateurs ont même pu apercevoir clairement le logo des Devils Ghosts alors que l'entraîneur Boucher accordait une entrevue en direct à une journaliste durant le match.

Les Devils Ghosts comptent (ou comptaient jusqu'à tout récemment) dans leurs rangs un ancien « prospect » des Hells Angels et seraient parrainés par des lieutenants influents issus du milieu des motards criminels. Selon la police, ils font partie d'un noyau de cinq groupes de motards émergents considérés comme des sympathisants des Hells Angels, avec les Dark Souls, Deimos Crew, Death Messengers et Devils Warriors.

Comme les Hells Angels (81), ils s'affichent avec des vêtements portant un chiffre, le 47, pour les quatrième et septième lettres de l'alphabet, D et G (Devils Ghosts). Ils ont au moins deux sections, à Montréal et dans la couronne nord.

Ils ne sont toutefois pas considérés officiellement comme un club-école des Hells Angels au Québec, ce rôle étant joué par les nouveaux Red Devils de Montréal.

Motos, vestes et hockey

Ce n'est pas la première fois que des membres d'un club de motards criminels sont vus dans un aréna durant un match de hockey. En 2008, le membre en règle de la section South des Hells Angels, Éric Bouffard, grand amateur de hockey, a assisté à tous les matchs des Chiefs de Saint-Hyacinthe de la Ligue nord-américaine de hockey. On l'a vu au stade Louis-Philippe Gaucher tapant dans les gants de tous les joueurs des Chiefs alors que ces derniers sautaient sur la glace. Il était flanqué de son garde du corps, Daniel Normand, devenu depuis membre en règle lui aussi.

La police soupçonnait que les Hells Angels étaient les propriétaires silencieux de la défunte équipe. Bouffard avait admis être l'un des actionnaires, mais avait nié que les motards possédaient les Chiefs. Dans les jours qui ont suivi l'opération SharQc, le 15 avril 2009, Éric Bouffard a été arrêté en France, où il s'était rendu pour un tournoi de hockey amateur. Il fait partie des 51 accusés dans les superprocès SharQc qui doivent en principe débuter l'an prochain au Centre de services judiciaires Gouin.

- Avec la collaboration de Vincent Larouche