Rénover une maison réserve souvent des surprises, comme l'a appris à ses dépens le propriétaire d'un bungalow de l'est de Montréal... et tout son voisinage. Une vingtaine de résidences a dû être évacuée après la découverte d'une imposante fuite de méthane provoquée par des travaux de pieutage.

Des employés travaillaient au sous-sol de cette maison de Mercier-Est, où ils enfonçaient un pieu à 13 mètres de profondeur, lorsqu'ils ont détecté une odeur de gaz, vers 11 heures. La maison a aussitôt été évacuée puisqu'on craignait d'avoir endommagé une conduite de gaz.

On a découvert plus tard en journée qu'aucune conduite ne passait sous la résidence et qu'il s'agissait plutôt d'une poche de gaz. Il s'agirait principalement de méthane, un gaz hautement inflammable, mais la composition exacte n'était pas connue.

Une douzaine de véhicules du Service incendie de Montréal (SIM) ont été dépêchés sur place en raison des risques d'explosion. Les pompiers ont procédé à l'évacuation d'une vingtaine de maisons et l'électricité a été interrompue dans 290 résidences par mesure de précaution.

Contrairement à une conduite, une poche de gaz ne peut évidemment pas être colmatée simplement en fermant une valve. Au moment d'écrire ces lignes, du gaz continuait d'ailleurs à s'échapper. En début de soirée, les pompiers ont installé une cheminée au-dessus de la fuite pour évacuer le gaz directement à l'extérieur de la maison.

«C'est assez consistant comme poche de gaz. En 28 années de service, c'est la première fois que je vois ça, que des pieux entrent dans une poche de gaz et que ça dure aussi longtemps», a relaté Stéphane Corriveau, chef aux opérations du SIM. Si les conduites de gaz sont bien répertoriées, il en est tout autrement pour les poches souterraines.

S'il arrive parfois qu'on découvre inopinément de ces poches, il est très rare qu'une telle fuite se produise directement à l'intérieur d'une résidence privée, dit André Ménard, coordonnateur pour Urgence-Environnement.