Un incendie criminel a détruit vendredi l'école primaire La Farandole, à McMasterville, emportant avec lui de vieux souvenirs, un milieu de vie adoré des petits et un nombre incalculable d'heures de travail.

Au cours de la nuit, des flammes ont presque entièrement détruit la vieille école bâtie dans les années 50. Seules deux annexes récentes, situées de part et d'autre de l'établissement, étaient encore debout en matinée.

Devant les décombres, des enfants, des parents et d'anciens élèves avaient le coeur gros. « Je suis triste, déçu », a dit Arnaud, 6 ans, qui devait passer en première année en septembre. Il s'ennuiera du gymnase et de l'informatique. Surtout, il ne pourra pas continuer son primaire au même endroit que sa grande soeur, Alizée, qui se préparait à changer de pavillon pour sa troisième année. 

L'école La Farandole accueillait 167 élèves, répartis dans trois classes de maternelle, trois classes de première année et deux classes de deuxième année. Plusieurs de ces petits fréquentent les camps de jour l'été, si bien que le directeur a fait la tournée des terrains de jeux en matinée pour leur annoncer la triste nouvelle.

Incendie criminel

«Des citoyens ont averti les autorités de la présence de flammes vers 0 h 20», a expliqué le porte-parole de la régie de police Richelieu-Saint-Laurent, Yanic Parent. L'hypothèse d'un incendie criminel a été évoquée dès le départ, puisque les flammes provenaient de l'extérieur du bâtiment, a-t-il ajouté. L'aide des services d'incendie de cinq villes avoisinantes a été nécessaire pour venir à bout des flammes. Un travail qui a pris un peu plus de huit heures. 

Il n'y a aucun suspect jusqu'ici. Les policiers ont bien eu à intervenir deux fois en 2013 parce que des jeunes trainaient près de l'école, mais aucun témoin ne leur permet d'explorer cette piste davantage.

Des générations

À quelques pas d'Arnaud et d'Alizée, Richard Duval observait les décombres en évoquant une « tragédie d'une tristesse inouïe ». Il a fréquenté l'école en 1958, alors qu'elle s'appelait Collège Saint-Joseph. L'odeur de fumée l'a réveillé dans la nuit. Comme une vingtaine d'autres résidants, il est allé observer le triste spectacle. « Je peux vous dire que personne ne riait », a-t-il souligné.

Encore plus loin, Anie Forest s'inquiétait pour ses cahiers d'activité et ses jouets. «J'ai perdu 5000 $», a laissé tomber l'enseignante à la maternelle. « Ma classe était pleine de matériel. J'avais 120 jeux de société. Ce sera tout à recommencer à la rentrée », s'est-elle désolée. Elle aimerait que le budget pour sa classe, qui est habituellement de 1500 $ par année, soit augmenté. Mais elle ne se fait pas d'illusions, et pour cause. La Commission scolaire des patriotes, comme bien d'autres, peine à boucler ses budgets, si bien qu'elle a récemment revu les frais de transport scolaire qu'elle exige.

La Commission organisera une séance d'information avec les parents et les élèves au mois d'août. D'ici là, elle étudie différents scénarios pour reloger les élèves lors de la rentrée scolaire du 2 septembre.

C'est donc une « nouvelle aventure » qui commence pour les élèves de La Farandole, a résumé une maman, qui tentait ainsi de remonter le moral de ses enfants.

Photo Stéphane Gauthier, collaboration spéciale