Deux fois moins de meurtres ont été commis en 2013 sur le territoire de la Sûreté du Québec qu'au cours de l'année dernière. Une forte proportion de ces homicides est toutefois liée au crime organisé, ce qui a eu des effets sur le taux de résolution des crimes, selon des chiffres obtenus par La Presse auprès du corps de police.

En date du 26 décembre dernier, 27 meurtres avaient été confiés aux enquêteurs des Crimes contre la personne de la SQ en 2013, comparativement à 50 pour toute l'année 2012. Huit de ces vingt-sept meurtres étaient des règlements de comptes dans le milieu du crime organisé, soit environ 30%. Un seul de ces huit meurtres avait été élucidé au moment d'écrire ces lignes, ce qui explique en partie le taux de résolution de 68% obtenu jusqu'à maintenant comparativement à 86% pour toute l'année dernière.

Selon nos informations, trois de ces huit meurtres pourraient être liés à la vengeance exercée par les Siciliens depuis leur retour à la tête de la mafia montréalaise au début de l'année et à des règlements de compte qui ont suivi. Parmi eux, celui du chef de clan Giuseppe De Vito, assassiné d'une façon rarement vue - empoisonné au cyanure - dans sa cellule du pénitencier de Donnacona, au début de l'été.

Le remède

La SQ compte beaucoup sur une équipe formée uniquement d'enquêteurs spécialisés dans le crime organisé créée il y a un an pour élucider ces meurtres. Cette force de frappe, baptisée «Projet», est composée d'un chef d'équipe et de six enquêteurs issus de la division du crime organisé, des escouades régionales mixtes (motards), du renseignement criminel et du soutien aux enquêtes.

«L'équipe avait été créée à la suite d'une série de meurtres et de tentatives de meurtres commis l'année dernière dans les Laurentides et qui a mené à l'arrestation de Ryan Wolfson, un homme de main de Benjamin Hudon-Barbeau. Ce sont des dossiers qui demandent du travail à plus long terme et pour lesquels les résultats arrivent plus tard. Rappelez-vous les meurtres d'individus, comme Johnny Coutu, tué à Laval en juillet 2009, que nous avons élucidés lors de l'opération Écrevisse en Abitibi un an plus tard», explique le lieutenant André Duchesne, patron des Crimes contre la personne de la SQ à Montréal.