Les habitants de l'immeuble de 45 logements de Saint-Lambert qui a été ravagé par les flammes hier sont toujours sous le choc. Jetés à la rue à deux jours de Noël, ils ont passé la nuit dans un hôtel de Brossard grâce à l'aide de la Croix-Rouge. Mais dès le 26 décembre, ils devront se trouver un toit.

Dans l'entrée de l'hôtel Best Western de Brossard, deux garçonnets s'amusent avec des peluches au logo du Service de police de Longueuil. À quelques mètres de là, leur mère les regarde d'un oeil fatigué. Peu avant 16 h hier, elle préparait le repas quand l'alarme d'incendie a retenti. «J'ai amené les enfants dans la voiture et j'ai tout vu», dit-elle. Les voisins qui sortaient sans prendre le temps de mettre leur manteau, et surtout, le feu qui brûlait le bâtiment de trois étages.

«Notre garçon de cinq ans sait que le feu a mangé ses jouets et sa chambre, raconte son mari, Naher. Nous venions de lui offrir un lit en forme de camion de pompiers, c'était son cadeau de Noël.» Pour l'instant, il s'efforce de combler les besoins les plus urgents. «Il faut des couches, des sous-vêtements, des médicaments pour les enfants», énumère-t-il.

Ce matin, des enquêteurs du Service de sécurité incendie de Longueuil étaient sur les lieux de l'incendie, sur le boulevard Plamondon, pour tenter d'en déterminer l'origine. «Rien ne nous laisse croire qu'il puisse s'agir d'une cause criminelle», a déclaré Martin Simard, porte-parole du service de police de Longueuil.

Présentement, 61 personnes sont prises en charge par la Croix-Rouge, explique Denis Desilets, porte-parole de l'organisme. D'autres personnes qui étaient au travail ou à l'extérieur au moment de l'incendie pourraient s'ajouter. L'aide d'urgence fournie par la Croix-Rouge comprend un hébergement de trois nuits à l'hôtel, des vêtements et une aide financière pour les repas. Le 26 décembre, les sinistrés devront se débrouiller eux-mêmes, à moins que d'autres intervenants se manifestent.

«Personne n'a d'assurance»

Ines Masmoudi berçait son bébé de six mois au moment de la visite de La Presse. Son principal souci, comme tous les autres sinistrés, est de se trouver rapidement un toit. «J'ai parlé avec les voisins, et personne n'a d'assurance», dit-elle. «Je n'ai pas d'ami, pas de famille ici. Qu'est-ce qu'on va faire?»

La députée fédérale de Saint-Lambert, Sadia Groguhé, est venue rencontrer les familles et connaître leurs besoins. Un jeune homme handicapé dans un fauteuil roulant fait aussi partie des évacués. «Ça m'a coupé l'envie de fêter Noël», a-t-elle lancé. Distribuant son numéro de téléphone aux sinistrés, elle a dit tenter d'organiser un élan de solidarité et assure qu'elle suivra la situation de près.

Les sinistrés ont aussi eu la visite de Marc-André Blain, un voisin qui travaille comme distributeur de vêtements, venu avec sa famille déposer plusieurs caisses contenant des vêtements et des bottes pour enfants.

Pour l'instant, les citoyens qui désireraient également faire un don devront procéder de la même façon. En effet, la Croix-Rouge ne crée un fonds spécial qu'en cas de sinistre majeur, comme dans le cas de Lac-Mégantic, explique le porte-parole Denis Desilets. «Mais une personne qui perd tout, c'est un sinistre majeur pour elle, qu'elle soit seule ou que 200 autres personnes soient touchées», reconnait-il.