Ni malade ni sénile, la conductrice octogénaire qui a blessé trois fillettes en percutant la vitrine d'une garderie à Laval, mardi, se serait plutôt trompée de pédale, montrent les premiers éléments de l'enquête policière. Pour l'instant, tout porte à croire que la dame ne fera pas face à des accusations. Elle devra toutefois passer un examen de conduite si elle souhaite reprendre le volant.

À la suite de l'accident, trois petites filles de 3 ans ont été transportées aux urgences de l'hôpital Sainte-Justine. Deux d'entre elles ont obtenu leur congé. La troisième, qui s'était retrouvée sous la voiture, est toujours hospitalisée. Miraculeusement, sa vie n'a jamais été en danger, et son état est maintenant considéré comme stable par les médecins. Grâce à une caméra de surveillance d'un commerce voisin, les enquêteurs ont une idée plus claire de ce qui s'est produit, a souligné le porte-parole de la police de Laval, Franco Di Genova. La conductrice a aussi été rencontrée durant quelques heures pour donner sa version de faits. Elle avait été transportée à l'hôpital après l'accident.

La garderie Face à face est située dans un centre commercial sur le boulevard Saint-Martin Ouest. En pénétrant dans le stationnement du centre commercial, la conductrice a percuté un trottoir. Elle a alors tenté de redresser son véhicule en donnant un coup de volant à gauche, puis à droite pour entrer dans l'espace de stationnement. C'est alors qu'elle aurait accéléré au lieu de freiner.

La ministre préoccupée

Cette affaire a fait des vagues jusqu'à Québec. La ministre de la Famille Nicole Léger a affirmé que sa première préoccupation était de trouver de nouvelles places en garderie pour les enfants en attendant la fin des réparations et de donner un soutien au personnel.

«Lorsque la vitrine [d'une garderie] est exposée directement à un stationnement, est-ce qu'on doit exiger de mettre des poutres en avant? Est-ce qu'il y a lieu de mettre une mesure pour tout le Québec concernant tous ceux qui se retrouvent dans ce type de situation? Je vais prendre un recul, parce que [ce qui est arrivé à la garderie Face à face], c'est quand même accidentel pour le moment», a déclaré la ministre Léger en entrevue avec La Presse.