Au cours de la dernière année au Canada, des maires ont fait face à des allégations de corruption et de gangstérisme. Un a été associé à une vidéo montrant une personne fumant du crack, et un autre a dû démissionner après avoir été lié à un scandale de nature sexuelle.

Or, voilà maintenant qu'un maire au Québec dit qu'il tue des chats.

Le maire de Huntingdon, Stéphane Gendron, a dû s'excuser pour avoir lancé à la blague, lors de son émission de radio du 9 juillet, qu'il aimait tuer des chats avec son véhicule - même des chatons.

Dans une lettre publiée sur le site web de son émission de radio, le maire Gendron reconnaît que le «ton humoristique noir» qu'il a employé était inapproprié pour aborder le sujet de la surpopulation des chats errants.

«Lorsque je vois un chat dans la rue, j'accélère pour être sûr de ne pas le manquer», a entre autres lancé M. Gendron, lors de son émission.

M. Gendron a même déclaré à l'auditoire qu'il avait reculé sur un chaton «qui venait de naître» avec une camionnette.

«Je suis sûr qu'il n'a rien senti. J'étais assez content!», a-t-il ajouté.

Ses excuses surviennent après que la SPCA eut annoncé l'ouverture d'une enquête sur le maire.

Stéphane Gendron s'était déjà exprimé à propos des animaux errants. Son conseil municipal a récemment adopté un règlement imposant la stérilisation des chats.

«Dans une ville comme Huntingdon - et c'est la même situation ailleurs en région -, nous ne disposons d'aucun refuge pour accueillir les animaux errants», écrit M. Gendron dans sa mise au point.

«De plus, la situation financière d'une ville comme chez nous ne permet pas l'allocation de fonds publics pour une telle institution et encore moins un budget à consacrer annuellement à la stérilisation des chats errants sur notre territoire», note-t-il.

Selon lui, la présence de chats errants sur sa propriété lui cause des ennuis.

«Les chats errants sont une plaie urbaine», avait-il aussi lancé en ondes.

«Dans l'état actuel des finances publiques, il est déplorable que nous devions utiliser l'argent des contribuables pour euthanasier un animal dont l'existence est due à un maître irresponsable. Malheureusement, c'est la moins pire des solutions afin de nous débarrasser d'une nuisance réglementaire», écrit-il dans sa missive.

Alors que la lettre numérique offre des excuses et fait référence à de «l'humour noir», elle ne précise jamais catégoriquement s'il disait ou non la vérité sur les ondes.

«Je conviens que les images utilisées n'avaient aucune utilité pour faire avancer le débat sur cette question demeurée sans solution à ce jour. Pour toutes ces raisons, je m'en excuse», écrit aussi M. Gendron.

Selon la SPCA, l'enquête est à la recherche de gens disposant de preuves venant soutenir les affirmations prononcées à la radio par le maire.

«Nous sommes évidemment horrifiés et outrés; pour quiconque, faire ce genre de commentaires serait terrible, mais le fait que M. Gendron est une personnalité publique, et quelqu'un élu par le public, rend les commentaires même plus horribles», a déclaré Alanna Devine, porte-parole montréalaise de l'organisation.

Celle-ci a précisé que la police n'avait pas encore été contactée, puisque la SPCA dispose d'agents spéciaux pouvant faire respecter la loi et lancer des enquêtes.

M. Gendron n'en est pas à sa première controverse; il a déjà prononcé des déclarations-chocs sur plusieurs sujets au cours des ans.

L'an dernier, il s'est excusé pour avoir qualifié Israël d'État pratiquant l'apartheid qui ne méritait pas d'exister.

Il a déjà perdu son poste dans un réseau de télévision après avoir émis des commentaires ayant provoqué de nombreuses plaintes.

M. Gendron n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires, dimanche.