La guérilla de l'ELN (Armée de libération nationale) a exigé mercredi l'arrêt des opérations minières de la multinationale Breawal Mining, dans le nord de la Colombie, comme condition pour la libération de l'un de ses employés, un ingénieur canadien, enlevé en janvier dernier.

Le mouvement rebelle estime que la compagnie, dont le siège est à Toronto, doit «rendre ses titres d'exploitation» dans cette région située entre les départements d'Antioquia et de Bolivar, dénonçant une «spoliation» des communautés locales, dans un communiqué publié sur son site internet.

Seconde guérilla d'extrême gauche après les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), l'ELN déplore que les autorités n'aient fait «aucun effort» pour contraindre la multinationale à mettre un terme à son activité, afin de permettre la libération de l'employé canadien, seul otage étranger connu dans le pays latino-américain.

«Si le gouvernement est concerné par un dénouement sans conséquence de cette détention, il devrait faciliter la remise des titres à ses propriétaires légitimes, les mineurs traditionnels de la région», a  averti l'ELN.

L'ingénieur canadien, Jernoc Wobert, 47 ans, avait été capturé le 18 janvier dans un campement de la compagnie Geo Explorer, sous-traitant de Braewal Mining, dans le département de Bolivar, proche de la frontière avec le Venezuela.

Cinq autres employés avaient été enlevés avec lui par la rébellion qui les a relâchés un mois plus tard dans cette région où elle est particulièrement implantée. Officiellement aucune demande de rançon n'avait été rendue publique.

Dans son communiqué de mercredi, la guérilla a par ailleurs dénoncé une tentative de sauvetage par la force de l'otage, affirmant avoir été attaquée le 23 avril dernier par un groupe paramilitaire au cours de combats qui auraient fait cinq morts, une information non confirmée.

L'ELN, qui s'est déclarée prête à engager des pourparlers avec les autorités dans le sillage des négociations de paix ouvertes en novembre, compte encore, selon le gouvernement, environ 2500 combattants après plus de 40 ans d'existence.

Le secteur minier et pétrolier, locomotive de l'économie colombienne, constitue l'une des cibles privilégiées des guérillas pour les actes de sabotage et les enlèvements.