Une fillette de quatre ans est morte cachée sous son lit dans l'incendie d'un appartement de la rue Matte dans l'arrondissement Montréal-Nord. Le logement n'était pas muni d'un avertisseur de fumée fonctionnel.

Le feu s'est déclaré vers 6h30 dans la cuisine du 5 1/2 situé au sous-sol d'un immeuble de huit logements du 11956 de la rue Matte, tout près du boulevard Maurice-Duplessis. Selon nos informations, une casserole pleine d'huile aurait pris feu.

À l'arrivée des pompiers, cinq des six locataires de l'appartement, deux parents et quatre enfants en bas âge, dont un bébé, étaient sains et saufs. Une enfant de 4 ans manquait toutefois à l'appel. Les pompiers l'ont retrouvée inconsciente sous son lit. Les manoeuvres de réanimation n'ont rien donné. Son décès a été constaté à l'hôpital.

« Lorsque les enfants ont peur, ils se cachent souvent sous leurs lits ou dans le garde-robe, d'où l'importance de leur apprendre un point de rendez-vous en cas d'urgence », indique le chef aux opérations du Service des incendies, Denis Roy.

Selon les voisins, la famille était nouvelle dans l'immeuble. « La maman a accouché cet été », a dit Denis Robert, un locataire du premier étage qui observait la scène du trottoir devant l'immeuble. « Je les voyais souvent au dépanneur où je travaille. Ils étaient très gentils », a ajouté Rachelle Bénard, une voisine, en retenant ses larmes.

«L'appartement (où il y a eu le feu) est complètement noir»,  a raconté une autre locataire, Kelly Tysick, dont le logement est situé au sous-sol, juste à côté de celui qui a brûlé. La jeune mère est sortie juste à temps ce matin avec sa fille de deux ans.

«Quand je me suis réveillée, il y avait de la fumée partout », a-t-elle raconté alors qu'elle partait se réfugier chez des amis habitant sur la même rue. « Ça sortait même des luminaires au plafond. Ma porte arrière a complètement fondu.»

En tout, une vingtaine de résidents ont été évacués. De ceux-là, Lucien Morin et sa femme. « C'est un cri qui ma réveillé, raconte l'homme. Quand j'ai vu toute la boucane, j'ai fait sortir ma femme par en arrière. Elle a du sauter les quatre dernières marches à cause du feu.»

Vendredi en matinée, plusieurs résidents du quartier se sont réunis devant les lieux du drame alors que policiers et pompiers se relayaient dans l'édifice endommagé. Julie Mainville est venue déposer un ours en peluche et un message, Rest in peace, dans la neige. « J'ai deux enfants, don une du même âge que la victime. Ça me touche beaucoup », a-t-elle confié.

La section d'incendie criminel du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a été chargée de l'enquête.