La famille du garçon de 12 ans accusé d'avoir tué son frère de 16 ans d'une balle dans la tête, lundi à Dorval, souhaite que le garçon assiste aux funérailles de la victime, qui auront lieu jeudi. Vendredi, la défense a donc demandé au tribunal de tenir son enquête caution «dans les meilleurs délais».

«C'est absolument nécessaire pour eux qu'il soit présent, a dit l'une de ses avocates, Me Sonia Harvey. C'est un deuil qui se vit en famille, et ils veulent la famille présente.»

Le juge Gilles Ouellet a fixé l'enquête sur mise en liberté  à mardi. Si le tribunal décide de le garder en détention, comme le souhaite la Couronne, la défense demandera une permission spéciale pour que son client puisse aller aux obsèques. Depuis son arrestation, l'accusé est sous la responsabilité des centres Batshaw, la division anglophone des Centres jeunesse dans l'ouest de Montréal.

Soins psychologiques

La défense a également demandé au juge que le garçon soit évalué pour déterminer s'il a besoin de soins psychologiques. Depuis le drame, il n'a reçu « aucun support», a déploré Me Harvey, soulignant que son client a vécu «une situation extrêmement traumatisante». Elle a aussi demandé que l'enfant, qui souffre d'un rhume ou d'une grippe, rencontre un médecin. Le juge Ouellet a émis une ordonnance pour que la DPJ prenne les «mesures nécessaires» pour offrir les «services requis» à l'accusé.

Pendant sa comparution, l'accusé, vêtu d'un pantalon blanc et d'un chandail ligné, est resté calme, les bras le long du corps. De nombreux proches étaient dans la salle d'audience, dont ses parents, qui ne se sont pas assis à côté. Sa mère, une courte femme de 46 ans aux cheveux frisés, portait un ensemble noir. Son visage était creusé par les cernes. La famille a refusé de s'adresser aux médias.

Le garçon, dont nous devons taire l'identité en raison de son âge, est accusé d'homicide involontaire et de possession illégale d'une arme prohibée. Il a lui-même appelé la police après avoir présumément abattu son frère aîné avec une «arme familiale»dans leur domicile de Dorval. Il a plaidé non coupable.

Le ministère public refuse de préciser si la thèse de l'accident est maintenue.

Père accusé

Par ailleurs, le journal The Gazette a révélé vendredi qu'en mai 2007, le père des garçons a été accusé d'agression armée envers son fils cadet, qui fait aujourd'hui face à la justice. L'enfant était alors âgé de 7 ans.

L'homme de 48 ans avait également été accusé de voies de fait envers sa femme et son fils aîné, de menaces de mort envers sa femme et d'entreposage négligeant d'une arme à feu. Il avait été libéré en échange de diverses conditions, dont celle de ne pas entrer en contact avec sa femme et ses deux enfants.

L'année suivante, les accusations ont été retirées. Il s'est engagé à n'avoir aucun contact avec sa femme, sauf pour aller chercher ses enfants. C'est à ce moment que le couple, marié depuis 18 ans, a officialisé son divorce.