La famille frappée par la mort d'un adolescent de 16 ans tué accidentellement par son frère de 12 ans est atterrée. «C'est un choc pour toute la famille», raconte Me Sonia Harvey. L'avocate de celui qui a utilisé une arme de poing contre son frère, lundi soir à Dorval, a pu rencontrer brièvement son client, qui vit des moments difficiles.

«Je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de parler avec lui avant sa comparution. Il avait manifestement vécu un dur 24 heures. Nous ne sommes pas allés très loin avec lui. On l'a rassuré. Il n'avait pratiquement pas dormi depuis son arrestation», a-t-elle ajouté.

Une famille soudée malgré tout

Le garçon a été arrêté lundi soir peu de temps après avoir tiré dans la tête de son frère aîné. Durant la nuit, les enquêteurs l'ont interrogé en présence de l'eun de ses parents. Depuis sa comparution mardi, il est détenu dans un centre Batshaw, l'équivalent anglophone des centres jeunesse du Québec. Me Harvey assure que ses parents lui apportent du réconfort pour qu'il puisse passer à travers le processus judiciaire. «C'est une famille assez serrée, le jeune homme a du soutien», a-t-elle dit.

Le garçon a été accusé de possession d'une arme à feu prohibée et d'homicide involontaire. Me Harvey ne croit pas que ces chefs d'accusation rendent impossible la thèse de l'accident. «Avec la poursuite, c'est toujours la même chose. Elle porte au départ les accusations les plus graves, puis parfois les diminue au fil du dossier.»

Me Harvey a indiqué que l'affaire serait de retour en cour seulement demain pour qu'elle puisse obtenir toute la preuve accumulée contre son client. Elle a refusé de fournir des détails sur la cause pendante de vol à l'étalage qui le concerne. «La gravité de cette infraction n'a rien à voir. Il n'avait même pas encore comparu dans cette affaire. Il n'était même pas sous condition, il avait été libéré avec une citation à comparaître... C'est un jeune homme qui aura bientôt 13 ans, et qui a eu un seul autre problème avec la justice. Il a plaidé non coupable, il est donc présumé innocent.»

Du soutien psychologique

Hier, aux deux écoles secondaires que fréquentaient le jeune accusé et son frère, les élèves ne parlaient que de cette triste histoire. Des psychologues ont été dépêchés dans les deux établissements en plus de l'école primaire que le jeune de 12 ans fréquentait jusqu'en juin dernier. Les trois établissements ont également envoyé une lettre aux parents de leurs élèves « pour qu'ils soient au fait de la situation et pour qu'ils soient attentifs aux signes de stress que les enfants pourraient manifester», a indiqué Alycia Ambroziak, porte-parole de la Commission scolaire Lester B. Pearson. Si tel est le cas, elle recommande aux parents de faire appel aux psychologues de l'école pour que leur enfant puisse parler des tragiques événements avec un spécialiste.