Un train de VIA Rail a violemment heurté une voiture dans laquelle se trouvaient une femme et son fils, qui sont morts sur le coup, ce matin à Notre-Dame-des-Prairies, près de Joliette.

C'est un témoin de l'accident, Michel Moreau, qui a appelé les secours à 9h52, à une traverse de chemins de fer du rang de la Deuxième-Chaloupe.

«Il y avait beaucoup de brume. On ne voyait pas deux pieds devant soi! L'auto de la dame suivait un camion, vers l'ouest. Le camion a passé à quelques pouces d'être frappé. Puis le train a ramassé la voiture et elle a disparu. J'ai parlé au chauffeur du train, il dit qu'il n'a rien vu», a raconté M. Moreau, qui habite dans le secteur.

«Les services d'urgence ont eu du mal à se rendre sur les lieux en raison d'un très épais brouillard», a confirmé le sergent Gino Paré, de la Sûreté du Québec. Les pompiers de Joliette, des ambulanciers et la Sûreté du Québec ont été dépêchés sur place, mais ils ne pouvaient plus rien pour la femme de 32 ans et son bambin d'environ 2 ans. Ils résidaient dans le village voisin de Sainte-Élisabeth, tout près de là.

Le train, qui transportait 21 passagers, était en direction du Saguenay-Lac-Saint-Jean via Shawinigan. Il a réussi à s'immobiliser environ 1 km plus loin, après avoir traîné les débris du véhicule, qu'il avait coupé en deux, sur plusieurs dizaines de mètres. Il devrait pouvoir repartir vers 14h.

Le conjoint et les parents de la conductrice ont accouru sur les lieux peu avant midi.

«Est-elle blessée?», a crié le mari à un policier en courant vers la carcasse de la voiture. Les agents n'ont pu que lui apprendre la terrible nouvelle. L'homme a accusé le coup avec aplomb dans les circonstances et a insisté pour aller voir son enfant à l'hôpital et aller chercher son autre fille à l'école. Après discussion, un agent a pris le volant de son camion pour l'emmener.

Les parents de la femme ont réagi plus durement; en proie à un choc nerveux, ils ont été emmenés en ambulance.

Les enquêteurs de la SQ et de la police du CN sont sur place pour tenter de déterminer la cause exacte de l'accident, mais le brouillardsemble avoir joué un rôle important. Selon les premiers secouristes arrivés sur les lieux, il était à «trancher au couteau» à cette heure. La police a même failli fermer des routes tant la visibilité était réduite, ce matin.

Au milieu des champs, en pleine campagne, le train circulait à vitesse normale.

«La vitesse maximale pour les trains passagers à cet endroit est de 60 milles à l'heure (96,5 km/h)», indique Julie Sénécal, porte-parole du Canadien National, à qui appartient le chemin de fer.

La police devra aussi déterminer si les feux de signalisation du passage à niveau fonctionnaient correctement, indique le sergent Benoit Richard, de la SQ. Michel Moreau est trop remué pour s'en souvenir, mais le chauffeur du train lui a dit qu'ils fonctionnaient.

«Le passage à niveau est protégé par des feux clignotants et des cloches. L'enquête préliminaire indique que les signaux de protection du passage à niveau fonctionnaient au moment du tragique accident», ajoute Mme Sénécal.