Un homme a abattu son propre frère avant de retourner son arme contre lui, en présence de leur mère, mardi après-midi, à Montréal.

Les policiers ont été appelés vers 13h10 dans un logement de l'avenue Plaza, dans un secteur tranquille de Montréal-Nord.

Dans cet appartement, un homme de 58 ans, Giovanni Iafigliola, habitait avec sa mère, âgée de près de 80 ans et propriétaire du petit immeuble à logements.

Ce mardi, le frère aîné de ce dernier, Antonio, un résident de Laval âgé de 60 ans, lui rendait visite.

Pour une raison encore inexpliquée, la situation aurait dégénérée et le cadet aurait fait feu sur son grand-frère avant de s'enlever la vie avec la même arme.

La femme affolée a contacté les services d'urgences. Il était 13h10.

Les pompiers et les ambulanciers sont rapidement arrivés sur les lieux, pour constater que les décès étaient évidents, qu'ils ne pouvaient rien pour les deux hommes.

La petite avenue a été bouclée, et de nombreux membres de la famille ont accouru sur les lieux, ce qui a donné lieu à des scènes déchirantes.

La mère des défunts a dû être traitée sur place par les ambulanciers d'Urgences Santé, en proie à un violent choc nerveux.

Le fils d'Antonio a eu l'épouvantable tâche d'aller identifier les victimes, et c'est en crise qu'il est ressorti de l'immeuble.

Il faut dire que c'est un second drame en quelques jours que vivait celui-ci, nous a confié un ami de la famille qui a préféré conserver l'anonymat.

«Sa soeur est décédée le 29 décembre d'un cancer. On était aux funérailles la semaine dernière», raconte l'homme qui jouait couramment au golf avec Antonio Iafigliola.

Selon lui, Giovanni avait depuis longtemps un comportement étrange, agressif. Il croit qu'il souffrait de certains troubles mentaux.

Giovanni Iafigliola était en attente d'un procès au cours duquel il aurait dû répondre à des accusations de menaces d'incendier ou détruire les biens, ou encore de tuer l'animal du plaignant, ainsi que d'action indécente en public dans le but d'offenser quelqu'un.

En 2006, il avait été acquitté d'une accusation d'extorsion, mais avait dû s'engager à respecter pour un an une ordonnance de garder la paix, avoir une bonne conduite et ne pas importuner le plaignant. Un «810», dit-on dans le jargon judiciaire.

Les enquêteurs de la section des crimes majeurs du SPVM ont ratissé la scène de crime tout l'après-midi et en soirée, et ont rencontré les proches des deux défunts, afin de tenter de comprendre ce qui a pu causer ce drame familial, qui constitue le second meurtre de l'année sur le territoire montréalais.