La police s'attend à ce que des Hells Angels de partout au Canada, et peut-être même d'ailleurs dans le monde, convergent vers le Québec d'ici la fin de semaine à l'occasion du 40e anniversaire de la présence des Hells Angels dans la province.

La première section des Hells Angels, celle de Montréal, a été officiellement ouverte le 5 décembre 1977. À cette époque, les Hells Angels de Montréal possédaient un bunker dans la ville de Sorel, dans l'est de la Montérégie, mais le local a été détruit par un incendie criminel en 2008.

La police s'attend à ce que les Hells Angels tiennent une grande fête, la fin de semaine prochaine, dans un endroit qui n'a pas encore été identifié. Il se pourrait que l'organisation criminelle profite de cet anniversaire pour faire «graduer» un ou de nouveaux membres, ou que les membres d'un nouveau groupe en profitent pour faire leur première apparition. Récemment, lors d'un événement rassemblant des Hells Angels, des individus portant les couleurs d'un nouveau groupe, les Heavens Demons, ont été observés. On ignore pour le moment s'il s'agit d'un club-école des Hells Angels.

Plus forts que jamais

Quarante ans après leur arrivée au Québec, les Hells Angels sont l'organisation criminelle la plus importante de la province et les autorités canadiennes en ont même fait une priorité cette année. Les motards du Québec sont les Hells Angels les plus influents au pays, avec ceux de la Colombie-Britannique, estiment des policiers.

Certains avancent même qu'ils sont revenus plus forts que jamais au Québec après la fin en queue de poisson des procédures de SharQc, en octobre 2015.

Ils dominent même la scène du crime organisé au Québec alors que des chefs de clans de la mafia montréalaise doivent leur verser des taxes pour exercer leurs activités sur leur territoire, ont confié des sources à La Presse plus tôt cette année.

Actuellement, les Hells Angels comptent environ 80 membres en liberté au Québec qui n'ont plus aucune condition judiciaire à respecter. Comme c'était le cas durant les années 90, ils s'appuient maintenant sur plusieurs nouveaux clubs-écoles, alors que ceux-ci avaient complètement disparu au début des années 2000.

Quatre sections sur cinq réactivées

Quatre des cinq sections des Hells Angels - Montréal, Québec, Trois-Rivières et South (Rive-Sud de Montréal) - ont été réactivées ; seule celle de Sherbrooke est toujours inactive. La police ne croit pas qu'elle sera rouverte tant que les débats judiciaires sur la confiscation de le leur ancien local dans la plus grande ville des Cantons-de-l'Est ne seront pas terminés.

La section de Montréal, qui compte le plus de membres, dont des anciens membres de celle de Sherbrooke, est la plus influente, un peu comme l'était la section des Nomads durant les années 90. Son territoire s'est passablement agrandi et certains de ses affiliés ont des liens étroits avec des membres de la mafia montréalaise.

Les 40 ans d'histoire des Hells Angels au Québec ont notamment été marqués par une sanglante purge interne en 1985 (tuerie de Lennoxville), les meurtres commis par des tueurs à gages comme Yves Apache Trudeau et Serge Quesnel, une guerre contre les Rock Machine et leurs alliés qui a fait 160 morts et autant de blessés durant les années 90 et au début des années 2000, et les opérations Printemps 2001 et SharQc en 2009.

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Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse courriel de La Presse.