Marc Bordage, 54 ans, ce Hells Angels de Québec arrêté hier midi au centre-ville de Montréal, passera la fin de semaine et le début de la semaine prochaine en prison. La Couronne, assurée par Me Geneviève Langlois, s'est opposée à sa remise en liberté. Son enquête sur cautionnement a été fixée à mercredi prochain.

Bordage fait face à quatre accusations de s'être fait passer pour un autre homme, d'avoir eu en sa possession des pièces d'identité appartenant à une autre personne et d'utilisation et de possession d'un faux passeport. Les actes reprochés sont survenus entre le 1er septembre et hier.

Fait à noter, selon la dénonciation, Bordage aurait utilisé l'identité d'un certain Claude Lavigne. Or, il y a un membre du nom de Claude Lavigne au sein du chapitre South des Hells Angels.

Hier, La Presse révélait que Bordage faisait également l'objet d'un mandat visant à prélever son ADN émis à la suite de l'opération SharQc en avril 2009. La procureure Me Geneviève Langlois n'a pas voulu répondre aux questions à ce sujet. Lorsqu'un journaliste du 98,5 lui a demandé si d'autres accusations pourraient être portées, elle l'a invité à être présent lors de l'enquête sur remise en liberté. Elle n'a pas dit non plus pourquoi ce sont les enquêteurs des Crimes contre la personne de la Sûreté du Québec qui ont demandé son arrestation.

Bordages a été appréhendé à 12h30 hier au Carré Phillips, en pleine heure du dîner, par les membres du Groupe tactique d'intervention du SPVM qui ont agi à la demande de la SQ. La scène spectaculaire s'est déroulée devant plusieurs témoins médusés.

Il était en cavale depuis l'opération SharQc, il y a huit ans. Il était accusé de gangstérisme, complot, meurtres et trafic de stupéfiants.

En 2012, le nom de Bordage a fait son apparition sur la liste des dix criminels les plus recherchés du Québec.

Mais comme les autres membres des Hells Angels en cavale, Bordage avait bénéficié d'un arrêt des procédures en octobre 2016, dans la foulée de la fin abrupte du premier méga-procès du chapitre de Sherbrooke survenue un an plus tôt.

Toutefois, Bordage faisait toujours l'objet d'un mandat visant à prélever son ADN. Selon nos informations, il devait fournir son ADN mais il ne l'a jamais fait.

On ne sait pas si Bordage est resté au Québec ou a quitté la province, ou a fait la navette entre les deux, durant sa longue cavale.

L'avocat qui le représentait aujourd'hui était Me Julio Perris.