Des appareils électroniques, des bijoux et... un pug. La police de Laval recherche des voleurs et leur butin à quatre pattes nommé Squishy, sept semaines après le cambriolage d'un condo de Laval.

La police soupçonne les malfrats d'avoir voulu profiter de la très forte demande pour les carlins, ou pugs, ces petits chiens au museau noir et écrasé, afin d'empocher plusieurs centaines de dollars en le revendant.

Mais les enquêteurs envisagent aussi la possibilité que les voleurs soient «tombés en amour avec le chien qui est super cute, super colleux, super affectueux» et «qui leur a peut-être fait des façons quand ils sont entrés», a déclaré la porte-parole de la police Évelyne Boudreau. «Toutes les avenues sont possibles.»

Le cambriolage est survenu le 18 mai dernier dans le quartier Pont-Viau, mais la police n'a publié qu'hier l'avis de recherche. Les voleurs ont visité trois appartements de l'immeuble et ont emporté chaque fois pour plus de 5000 $ d'objets. «Dans chaque endroit, ils ont volé des bijoux, ils ont volé de l'équipement informatique (laptops, tablettes) et des vêtements», a précisé Mme Boudreau. Et ils ont aussi emporté Squishy.

«Quand j'ai réalisé qu'il avait été volé, j'étais sur le plancher de la cuisine en train de pleurer et de crier son nom», a rapporté en entrevue sa propriétaire, Nurit Aizenstros. «J'étais pas capable de dormir les soirs suivant le vol. Je suis sortie du condo pour aller avec ma famille.»

Le micropuçage

Sur les images captées par une caméra de surveillance, on voit distinctement un cambrioleur tenter de faire avancer le chien récalcitrant avec un bas de nylon en guise de laisse, avant de le prendre dans ses bras.

La police espère que le public puisse reconnaître les voleurs même si elle ne possède pas d'images des suspects sur lesquelles on les voit de face. Selon Évelyne Boudreau, ils connaissaient visiblement l'emplacement des caméras et ont fait en sorte de dissimuler leur visage.

Autre option : qu'un nouveau propriétaire de chien reconnaisse Squishy, «si quelqu'un se rend compte que ça correspond au moment où il a acheté son pug», par exemple, a dit Mme Boudreau.

La solution pour lutter contre le vol et la perte d'animaux est le micropuçage, selon Michel Pepin, de l'Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux.

«Il semble qu'il y ait une certaine vogue pour ce genre de petits chiens avec le nez écrasé et les yeux globuleux», a-t-il dit en entrevue, expliquant en voir beaucoup dans sa pratique. D'où l'intérêt pour des cambrioleurs.

«Le micropuçage, c'est le meilleur moyen de retrouver son chien, a-t-il continué. C'est encore la meilleure façon d'éviter des mauvaises expériences.»

Squishy n'avait de micropuce, parce qu'il restait essentiellement à l'intérieur. Sans piste réelle après deux mois, Nurit Aizenstros s'est d'ailleurs un peu résignée. «Je n'ai plus trop espoir de le retrouver. Présentement, je veux surtout m'assurer que les personnes qui l'ont en prennent soin», a-t-elle dit.