Une mère de Longueuil est accusée d'avoir autorisé un pédophile à agresser sexuellement sa fille contre rétribution alors que cette dernière était âgée de 6 à 9 ans, a annoncé le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL).

La femme de 39 ans a été arrêtée la semaine dernière après s'être présentée à un poste de police pour dénoncer les faits et s'avouer coupable.

Quatre jours plus tard, soit vendredi, Marc Clermont, 61 ans, a été arrêté à son tour.

«La mère de la jeune victime obtenait des compensations monétaires en offrant sa fille à Clermont, qui se livrait alors à des agressions sexuelles sur l'enfant», écrit le SPAL dans son communiqué. «Les faits reprochés se sont produits au cours des trois dernières années.»

Les agressions se seraient produites au domicile de la mère, à Longueuil.

Clermont a comparu lundi matin au palais de justice de Longueuil pour faire face à plusieurs chefs d'accusation : 

• obtention de services sexuels moyennant rétribution, personne âgée de moins de 18 ans ;

• agression sexuelle ;

• contacts sexuels (toucher une partie du corps d'un enfant âgé de moins de 16 ans) ;

• incitation à des contacts sexuels (inviter, engager ou inciter un enfant âgé de moins de 16 ans à le toucher) ;

• rendre accessible du matériel sexuellement explicite à une personne âgée de moins de 18 ans ;

• agression sexuelle d'une personne âgée de moins de 16 ans avec la participation d'une autre personne ;

• possession de pornographie juvénile ;

• possession de cannabis.

Clermont risque jusqu'à 14 ans de prison s'il est reconnu coupable des faits qu'on lui reproche.

La mère, pour sa part, «a été accusée d'incitation à des contacts sexuels sur une personne de moins de 16 ans», a indiqué Jean-Pierre Voutsinos, porte-parole du SPAL. Elle devrait demeurer détenue jusqu'au mois d'avril.

Si elle est reconnue coupable, elle s'expose à une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison. Ce crime comprend une peine minimale d'un an.

Un pédophile condamné

L'homme avait été condamné à trois ans de prison en 2010 par le juge Claude Melançon, après avoir plaidé coupable à des accusations de contact sexuel et d'incitation à un contact sexuel sur un enfant mineur, ainsi que de sodomie. Il avait aussi reconnu avoir commis une infraction en matière de stupéfiants.

Le juge Melançon avait aussi prononcé des ordonnances visant à recueillir son ADN, ainsi qu'à lui interdire de posséder des armes à feu.

«Comme il a des antécédents en semblable matière, on n'exclut pas la possibilité qu'il ait fait d'autres victimes», a indiqué Jean-Pierre Voutsinos, du SPAL. «On veut s'assurer qu'il n'y en ait pas d'autres ou, s'il y en a d'autres, leur rendre justice.» D'où la diffusion d'une photo du visage de l'homme.

Marc Clermont résidait dans le quartier Ahuntsic, à Montréal, jusqu'à son arrestation. En 2010, il habitait plutôt à Terrebonne, dans la couronne nord de Montréal.

La fillette est maintenant sous la responsabilité de la Directrice de la protection de la jeunesse (DPJ) locale.

Marc Clermont