Plusieurs des personnalités arrêtées aujourd'hui ont témoigné devant la commission Charbonneau en 2014. Voici un résumé de leurs témoignages.

Marc-Yvan Côté

Le nom de Marc-Yvan Côté a surgi à la Commission lors du témoignage d'André Côté, ancien vice-président, municipalités et bâtiments, chez Roche. Ce dernier a déclaré qu'il avait usé de son influence auprès de l'ancien chef de cabinet de Nathalie Normandeau, Bruno Lortie, pour faire avancer les projets la firme en attente d'une subvention du ministère des Affaires municipales. Lors de son témoignage, Marc-Yvan Côté a répondu qu'il considérait Bruno Lortie comme son « fils adoptif », mais que cette amitié n'avait pas eu d'impact sur la progression de ses dossiers. Durant son témoignage, Marc-Yvan Côté a toutefois admis qu'il savait que Roche remboursait par l'entremise de bonis ou de fausses allocations de dépenses des employés qui contribuaient aux partis politiques.

Bruno Lortie

Bruno Lortie a admis que son amitié avec Marc-Yvan Côté, ex-ministre libéral devenu conseiller chez Roche, a pu aider la firme à faire progresser certains dossiers en attente d'une subvention aux Affaires municipales. La commission Charbonneau a révélé que l'ancienne ministre des Affaires municipales Nathalie Normandeau avait utilisé son pouvoir discrétionnaire à 32 reprises pour majorer la somme des subventions accordées à des projets d'infrastructures de l'eau, sans fournir de justificatif dans le dossier. Lors de son témoignage, Bruno Lortie a minimisé son implication et avait peu de souvenirs du détail des projets.

Nathalie Normandeau

Devant la commission Charbonneau, l'ancienne ministre des Affaires municipales s'était dite «révoltée» par les firmes de génie qui auraient «magouillé» dans son dos et celui de son ministère pour obtenir des contrats. Elle y a déclaré que c'est grâce aux travaux de la Commission qu'elle a appris que des firmes de génie avaient tenté d'influencer des membres de comités de sélection, truqué des grilles de sélection, produit de faux comptes de dépenses et fait de la fausse facturation. Elle estimait cependant qu'elle n'avait pas abusé de son pouvoir discrétionnaire en haussant à 32 reprises le montant des subventions accordées à des projets d'infrastructures de l'eau sans fournir de justificatif. Elle a vigoureusement défendu l'usage de ce pouvoir, affirmant qu'il s'agit d'un contrepoids à celui des fonctionnaires.

France Michaud

L'ancienne vice-présidente de Roche, France Michaud a révélé l'existence d'un système de financement politique qui permettait à la firme de donner chaque année entre 60 000 et 90 000 $ aux partis provinciaux. « On le faisait parce que tout le monde le faisait. Ce n'était pas la plus belle chose », a-t-elle déclaré devant la Commission. Pour y parvenir, les sept associés de Roche, Marc-Yvan Côté et une autre personne versaient environ 50 000 $ au total dans une caisse qui servait à rembourser les employés qui participaient à des cocktails de financement. Les hauts dirigeants recevaient des bonis pour pouvoir mettre de l'argent à la disposition de la caisse. Une quinzaine d'employés ont aussi servi de prête-noms. Des fournisseurs ou des entrepreneurs qui souhaitaient faire des contributions politiques étaient aussi recrutés.

Ernest Murray

À la barre de la Commission, l'ancien responsable du bureau de circonscription de Pauline Marois dans Charlevoix a demandé à la firme Roche de donner une contribution de 10 000$ à la caisse du Parti québécois (PQ) lors de la campagne électorale de 2008. Ernest Murray a même produit une liste de personnes pouvant servir de prête-noms à un des ingénieurs de la firme. Il a dit qu'il avait informé Pauline Marois de ses difficultés de financement ainsi que de sa demande de 10 000$ à la firme Roche. L'ancienne première ministre du Québec a nié ces allégations.