Une rare vague de violence a déferlé sur la Ville de Montréal depuis le début de la première semaine du temps des Fêtes. Pas moins d'un meurtre et quatre tentatives de meurtre à l'arme à feu sont survenues dans plusieurs quartiers de la Ville en seulement 24h. Mardi soir, deux hommes ont même été blessés par des coups de feu tirés en pleine autoroute à partir d'une voiture.

Le meurtre commis lundi soir dans le quartier Villeray et les deux attentats qui se sont rapidement succédé hier après-midi dans les secteurs Rosemont et de Saint-Michel seraient reliés. Ils constitueraient des représailles découlant d'un conflit au sein d'un gang de rue, a appris La Presse. La Sûreté du Québec ne pouvait toutefois pas confirmer hier soir que l'attaque survenue à 19h sur l'autoroute 520, près de la sortie Hickmore, était liée aux autres tentatives de meurtre.

Vers 14h mardi, les policiers ont trouvé un homme de 18 ans blessé par balle à une jambe, à l'angle de la 19e Avenue et du boulevard Rosemont. Une heure plus tard, à l'angle de la 13e Avenue et de la rue Jean-Rivard, un homme de 22 ans était atteint d'au moins une balle dans le haut du corps. La vie des deux victimes ne serait pas en danger.

Ces attentats auraient été commis en représailles à l'assassinat la veille d'Alexandre Tremblay, 22 ans, tué de projectiles à la tête, devant chez lui, dans le quartier Villeray. Tremblay aurait fait partie d'un groupe dit «du plan Robert», qui tire son nom d'un complexe d'HLM situé à l'angle de la rue Robert et du boulevard Pie-IX. Depuis plusieurs semaines, les membres du plan Robert seraient en conflit avec une autre clique d'allégeance bleue comme eux, pour une raison inconnue.

L'attentat contre Alexandre Tremblay constituerait lui même une réplique à une autre tentative de meurtre commise contre un membre d'un plan adverse il y a quelques semaines et qui est passée sous le radar médiatique.

Cette soudaine cascade d'événements met la police sur les dents et celle-ci craint d'autres représailles. On peut également se demander si cette escalade soudaine n'est pas exacerbée par les arrestations récentes du chef de gang Gregory Woolley, de ses deux lieutenants, Dany Spinces Cadet et Jean-Winsing Barthélus, et certains de leurs soldats dans l'opération Magot qui a décapité le crime organisé montréalais le 19 novembre dernier.

Selon une théorie de la police, Gregory Woolley avait agi de façon à unir sous son égide les membres les plus influents des gangs de rue à Montréal en 2012, maintenant ainsi un certain contrôle sur ces groupes désorganisés.

Cet épisode sanglant intervient au moment où la direction du SPVM souhaite intégrer, dans une seule unité appelée Service partagé d'enquête, les sections spécialisées de lutte aux gangs de rue et stupéfiants de ses quatre régions.

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