L'Unité permanente anticorruption (UPAC) continue de frapper sans relâche aux quatre coins de Montréal dans le cadre de sa vaste enquête sur le financement politique et le partage des contrats municipaux sous le règne du maire Gérald Tremblay.

Aujourd'hui les enquêteurs ont fait irruption dans les bureaux de la firme de génie CIMA+, au centre-ville, ainsi que dans une agence de voyages de Saint-Léonard, a appris La Presse.

Ces nouvelles perquisitions s'inscrivent dans du projet Fronde, une enquête ouverte en 2010 par l'UPAC mais qui s'est accélérée de façon vertigineuse depuis début de l'été, avec une succession rapide de perquisitions et de rencontres de témoins.

«Je peux vous confirmer que nous étions en opération ce matin, et que c'est en lien avec les perquisitions précédentes», s'est limitée à dire Mélanie Duclos, la porte-parole de l'UPAC.

Des documents obtenus la semaine dernière par La Presse démontre que l'enquête en cours comprend cinq volets distincts :

1 - Le financement illégal d'Union Montréal, le parti de l'ancien maire Gérald Tremblay, par des entreprises et l'utilisation de fausses factures à cette fin.

2- La collusion entre ces entreprises et les bonzes d'Union Montréal pour partager les contrats de la Ville et truquer les appels d'offres.

3- L'utilisation du «système collusionnaire en place» pour financer les Championnats du monde de natation de la FINA en 2005.

4- Le trucage de l'appel d'offres pour le contrat des compteurs d'eau, l'un des plus importants chantiers de l'histoire de la Ville, annulé en raison d'irrégularités.

5- Un cinquième volet dont la teneur demeure secrète pour l'instant.

Une partie de la preuve recueillie dans cette enquête recoupe des témoignages livrés à la Commission Charbonneau. L'UPAC a même mené une perquisition dans les bureaux de la Commission en septembre 2014 pour saisir un lot de photos liées à l'homme d'affaires Tony Accurso, notamment des clichés pris aux îles Vierges 2007 sur le bateau le Touch en compagnie du collecteur de fonds d'Union Montréal Bernard Trépanier et de Bernard Poulin, dirigeant de la firme de génie SM.

L'ancien président du comité exécutif de Montréal, Frank Zampino, un important personnage au sein d'Union Montréal à l'époque, a lui aussi reconnu avoir séjourné sur le bateau de M. Accurso, qui était sur les rangs pour remporter le gigantesque contrat des compteurs d'eau.