Détenu depuis l'opération anti-mafia Clemenza menée par la GRC le 12 juin dernier, Giuseppe Fetta, 35 ans, a été libéré en attendant la suite des procédures par le juge Robert Marchi de la Cour du Québec qui lui impose toutefois de fortes conditions.

Ainsi, la femme et le beau-père de l'accusé, qui possèdent la maison où Fetta demeure à Laval, l'ont cautionné avec une hypothèque judiciaire de 75 000$ sur la résidence. Le père de Fetta a fait la même chose avec sa propre résidence pour un montant de 150 000$ tandis que le magistrat impose à l'accusé un engagement de 25 000$. Giuseppe Fetta s'est vu imposer d'autres conditions :

• Demeurer à son adresse à Laval

• Respecter un couvre-feu de 22h à 7h

• Ne pas posséder d'appareil cellulaire, sauf pour son travail dans une entreprise de paysagement appartenant à un membre de sa famille ou dans son gym qu'il se prépare à ouvrir sur la rue Marivaux à Montréal

• Ne pas posséder d'appareil permettant les échanges de textes NIP à NIP

• Remettre une liste des numéros de téléphone cellulaire de toutes les personnes avec lesquelles il entend communiquer dans les 48 heures suivant sa libération

• Remettre les informations sur sa compagnie de téléphone à la GRC

• Remettre tous ses relevés d'appels mensuels à la GRC

• Se rapporter tous les vendredis à la GRC

• Ne pas communiquer avec des coaccusés, ni avec toute personne ayant des antécédents criminels ou étant impliquée dans le trafic de stupéfiants

• Ne pas quitter le Québec

• Remettre son passeport

Étoile montante

Fetta est accusé de complot, trafic de stupéfiants, possession de stupéfiants dans un but de trafic, production de cannabis et gangstérisme dans le cadre de l'opération Clemenza qui visait plusieurs cellules de la mafia, dont celle de Giuseppe de Vito, assassiné au cyanure dans sa cellule du pénitencier de Donnacona il y a un an. Un interdit de publication nous empêche toutefois de dévoiler les détails de son implication.

Fetta, qui est considéré comme une étoile montante de la mafia par la police, a été victime d'une tentative de meurtre lors de la vague d'attentat qui a suivi la libération et le retour à Montréal du parrain Vito Rizzuto.

Arrêté dans l'opération Colisée en novembre 2006 pour une affaire de possession d'arme, il a reçu une peine suspendue deux ans plus tard qui équivaut à une sentence de quatre ans, en calculant en double les deux années passées en détention préventive.