Le Canada a déporté 20 personnes faisant partie d'un réseau qui a réduit à l'esclavage de jeunes Hongrois attirés au pays par la promesse d'une vie meilleure.

C'est le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, qui en a fait l'annonce mardi à Hamilton, en Ontario, là où le réseau était actif.

Il s'agit de la plus importante affaire portée devant les tribunaux pour du trafic d'êtres humains depuis l'entrée en vigueur des nouvelles dispositions du Code criminel à ce sujet en 2006, a fait savoir Goran Vragovic, le directeur général régional de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), de la région du Grand Toronto.

Les individus renvoyés en Hongrie faisaient partie de la famille élargie Domotor-Kolompar et ont été reconnus coupables de traite de personnes en vertu du Code criminel du Canada. Les plus récentes déportations ont eu lieu en mai.

Leurs victimes, 23 jeunes hommes, ont été forcées de travailler illégalement et de vivre dans des conditions misérables sans nourriture adéquate, en plus d'être fréquemment intimidées ou attaquées, a fait savoir l'ASFC. Leurs passeports avaient été confisqués.

Ils se trouvent toujours en Ontario, relocalisés à différents endroits.

Certains ont entamé des procédures d'immigration afin de pouvoir rester au pays.

Deux autres Hongrois ont été reconnus coupables de traite de personnes dans cette affaire et ils demeurent emprisonnés en attendant leur déportation. Il s'agit notamment de la tête dirigeante du réseau, Ferenc Domotor, qui a écopé d'une peine de neuf ans, la plus longue décernée dans cette affaire.

Le réseau a été démantelé dans le cadre de l'opération «OPAPA» de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), avec l'aide de l'ASFC, qui a duré 10 mois.

L'organisation criminelle visée était composée de membres d'une famille de Roms du village de Papa en Hongrie.

D'avril 2008 à octobre 2010, cette organisation criminelle a attiré 23 chômeurs hongrois au Canada, leur faisant miroiter la possibilité d'un emploi bien rémunéré. Sous le couvert de leur commerce de placoplâtre et de stuc, les frères Domotor faisaient des soumissions à bas prix et forçaient leurs victimes à travailler chaque jour de longues heures sans salaire dans des chantiers de construction.

«Le renvoi de ces criminels étrangers reconnus coupables de traite de personnes illustre comment notre gouvernement protège les Canadiens», a déclaré Steven Blaney, dans un communiqué.

«La traite de personnes est devenue un enjeu de sécurité important étant donné la participation d'éléments du crime organisé», a souligné de son côté Goran Vragovic de l'ASFC.

En décembre 2013, le ministre Blaney avait annoncé la création d'une équipe de la GRC affectée spécialement à la lutte contre la traite de personnes.