On avait vandalisé ses voitures l'hiver dernier, puis on lui avait tiré dessus au printemps et il était passé à un cheveu de la mort. Hier, par un soir d'été, on a rasé sa maison. Le caïd Marcel Raymond, qui en mène large dans la région de Chambly depuis des années, est décidément la cible d'un ennemi particulièrement acharné.

Tout a commencé en février par des coups de feu qui avaient fracassé les vitres de ses deux véhicules, devant sa maison de la rue Lionel-Dubuc, à Richelieu. Comme un avertissement. Puis, alors qu'il se trouvait devant sa maison un soir d'avril, Marcel Raymond a été atteint d'au moins un projectile d'arme à feu. Les médecins ont cru pendant un moment qu'il allait rendre l'âme.

Raymond, qui se remet encore péniblement de cet attentat et nécessite un suivi médical constant, selon nos sources, n'était pas chez lui hier quand un incendie criminel a été allumé sur son balcon arrière, pour s'étendre ensuite rapidement à toute la maison, vers 5h.

Complètement détruite

«La maison est une perte totale, il ne reste pas grand-chose», confirme le capitaine Michel Lefebvre, de la Régie de police Richelieu-Saint-Laurent, qui a ouvert une enquête criminelle sur l'incendie.

Les autorités policières ne discutent pas de l'identité de la victime de tout cet acharnement mais confirment qu'elle est connue pour graviter dans l'univers des stupéfiants.

Selon nos informations, Marcel Raymond, qui est très en vue dans les milieux criminels à Chambly, a déjà bénéficié de la bénédiction des Hells Angels de la section South, notamment d'un de ses membres en règle, Éric Boubou Bouffard. On ignore si c'est toujours le cas.

«Il brassait tellement, il avait beaucoup d'ennemis. Ça peut venir de partout», affirme une source qui le connaît bien.

Raymond possède de longs antécédents judiciaires, mais toujours pour des infractions relativement mineures: méfait, vol de voiture, introduction par effraction, voies de fait, possession de stupéfiants.

Un profil Facebook étonnant

Sur son profil Facebook, peu avant qu'il soit victime d'un attentat, il avait exposé sa philosophie en grosses lettres: «Il y a trois choses que tu dois savoir sur moi: 1- Mon cercle d'amis est petit. 2- Je suis loyal jusqu'à la mort. 3- N'essaie jamais de me crosser.»