Le jeune homme qui n'avait pas encore 18 ans lorsqu'il a froidement assassiné le pharmacien Gary Quenneville, en février 2012, accepte de recevoir une peine pour adulte.

Ce revirement de situation est survenu ce matin, au palais de justice de St-Jérôme. Au deuxième jour des représentations sur la peine qui doit échoir à son client, Me Khalid M'Seffar a expliqué qu'il ne contestait plus le fait que le jeune homme puisse être soumis à une peine pour adulte, comme le demande la Couronne. Un rapport d'évaluation émanant des centres jeunesse va aussi dans ce sens.

Me M'Seffar a fait valoir qu'il ne pourrait pas repousser la force de la preuve, et convient que la sécurité du public doit primer. Me M'Seffar reconnaît que le jeune homme a eu un passé difficile, qu'il a une «carapace», et qu'il refoule ses émotions. «Il n'est pas capable de s'exprimer émotivement», a-t-il dit. Les rapports réalisés à son sujet vont tous dans la même direction: il y a incapacité à comprendre sa délinquance.

L'avocat a indiqué que le jeune homme a de très bons parents, qui sont sous le choc de ce que leur fils a fait. L'avocat a offert, en son nom et en celui de son client, ses condoléances à la famille de M. Quenneville. «Mon client le regrette et il va payer pour», a-t-il dit.  

S'adressant à la juge Éliane Perreault, Me M'Seffar a rappelé que le jeune homme s'était livré à la police le 1er mars 2012, soit quatre jours après le meurtre, et qu'il avait collaboré à l'enquête. Détenu depuis deux ans dans un centre jeunesse, il est en train de terminer son secondaire 5. L'avocat a demandé à ce que le jeune homme puisse finir sa scolarité à cet endroit, avant d'être transféré dans une prison pour adulte, si la juge conclut qu'il doit être assujetti à une peine pour adulte. La procureure de la Couronne, Me Marie-Claude Bourassa,  est d'accord avec cette mesure, compte tenu du cheminement positif du jeune homme, depuis deux ans.

La juge rendra sa décision vendredi matin. 

Rappelons que le jeune homme a plaidé coupable en janvier dernier à une accusation de meurtre prémédité dans cette affaire. Il a poignardé, battu et étranglé M. Quenneville dans sa demeure de Ste-Adèle, le soir du 26 février 2012. Le but initial était de ligoter le sexagénaire afin de le forcer à révéler son NIP. Le jeune homme  prévoyait ensuite s'enfuir au Mexique avec ses amis.  Un autre jeune homme, Maxime Bourdage, était impliqué dans le plan. Il a écopé une peine de cinq ans et demi de prison, il y a quelques mois, après plaidé coupable à des accusations de complot de meurtre et complicité après le fait. Plusieurs autres jeunes étaient au courant du meurtre. Certains s'étaient même rendus dans la maison de M. Quenneville, pendant que le cadavre y était encore.