Un Québécois vient d'être condamné à 18 mois de prison en France pour son rôle dans un stratagème frauduleux qui a complètement gâché le rêve de «cabane au Canada» de plusieurs amateurs de grand air.

Selon Le Progrès de l'Ain, Stéphan Daigle vendait des chalets de style «canadien» en France et en Suisse. Il se faisait payer la totalité du projet en argent comptant, mais abandonnait la construction en cours de route.

Absent de son procès, Daigle vient d'être condamné à 18 mois de prison par un tribunal criminel de la région Rhône-Alpes pour escroquerie, soustraction frauduleuse à l'impôt, fraude fiscale et travail dissimulé. Un mandat d'arrêt a été lancé contre lui, puisqu'il a disparu de la carte depuis deux ans.

«Les projets n'étaient jamais terminés. Il ne payait pas ses fournisseurs et ses sous-traitants, a indiqué en entrevue téléphonique Frédéric Boudouresque, reporter du Progrès, qui a assisté au procès. Par contre, lui avait encaissé dès le début la totalité de l'argent.» Selon lui, les chalets coûtaient environ 150 000 euros (quelque 230 000 $) aux acheteurs.

M. Boudouresque a ajouté qu'il s'agissait de la quatrième condamnation en France pour Stéphan Daigle.

Pas une surprise

La condamnation au criminel de Daigle n'est pas une surprise pour Yves Carignan, grand patron de Dessins Drummond, une firme d'architecture résidentielle du Centre-du-Québec.

En 2009, M. Carignan a dénoncé l'utilisation non autorisée par Stéphan Daigle des modèles de maisons vendues par Dessins Drummond. Selon l'homme d'affaires, Daigle se serait purement et simplement approprié le design de l'ancien site de Dessins Drummond.

«Cela dépasse toute imagination, écrivait M. Carignan sur son blogue en 2009. La situation provoquée par [l'entreprise de Stéphan Daigle] s'avère du jamais vu chez nous en 36 ans d'existence.»

En entrevue téléphonique, dimanche, Yves Carignan a ajouté avoir été contacté, par l'entremise de son site internet, par des Européens qui affirmaient avoir été floués par Stéphan Daigle.

Eddy Rubin, un ex-partenaire d'affaires de Stéphan Daigle en Suisse, affirme lui aussi avoir été une victime du Québécois.

«C'est un escroc professionnel», a-t-il dit. Lui-même a embauché un avocat afin de réclamer les importantes sommes d'argent que Daigle lui devrait.