C'est dans un cul-de-sac de l'arrondissement de Lachine, où le vacarme du train et de l'autoroute enterre souvent les bruits ambiants, qu'a eu lieu vers 22 h 10 mercredi le meurtre d'une dame de 30 ans.

« J'ai entendu deux ou trois coups de feu », raconte une voisine, tandis qu'une autre dit avoir confondu les bruits avec celui des voitures qui défilent sur l'autoroute 20, collée sur l'avenue du Pacifique, où l'évènement s'est produit.   

« Une voiture était stationnée en face depuis cinq ou dix minutes. Je le sais parce que j'observe souvent ce qui se passe dehors », relate une voisine. « Puis, j'ai entendu du bruit. J'ai vu la personne qui était derrière le siège du conducteur s'affaisser, tandis qu'une autre personne, avec un capuchon sur la tête, est partie à pied en direction de l'autoroute. » 

Les policiers du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) sont arrivés peu de temps après. Ils ont trouvé une dame dans le véhicule, un Nissan Rogue blanc selon les témoins. Elle avait été atteinte au haut du corps; son décès a plus tard été constaté dans un centre hospitalier. 

« Je n'avais jamais vu cette voiture-là dans le coin », ont répété, les uns après les autres, les témoins que La Presse a rencontrés. Le meurtre prend jusqu'ici des allures de règlement de compte, exécuté de manière à laisser le moins de traces possible. Aucun suspect n'a été arrêté.

Dans le secteur, personne n'a même une idée de l'identité de la victime. « Elle était peut-être ici pour un rendez-vous », avance une voisine. « Mais c'est un bien drôle d'endroit pour rencontrer quelqu'un », poursuit-elle.

Le cul-de-sac bruyant, où habitent de nombreuses familles, est devenu mercredi soir le site du cinquième homicide de l'année sur le territoire desservi par le SPVM. L'enquête sur le meurtre nébuleux a été confiée à la section des crimes majeurs du service de police montréalais.

Photo Patrick Sanfaçon,La Presse