L'avocat de l'un des deux adolescents accusés de pornographie juvénile dans l'affaire Rehtaeh Parsons a soutenu que les réactions à cette cause dans Internet sont prématurées et a tenu à rappeler que les accusés avaient droit à la présomption d'innocence.

Après que les deux jeunes hommes eurent brièvement comparu devant le tribunal de la jeunesse à Halifax, jeudi, Me Josh Arnold a affirmé que des commentaires inappropriés sur les adolescents avaient proliféré sur les médias sociaux.

«Des internautes et certains représentants des médias ont réalisé leur propre procès biaisé dans ce dossier. La loi n'a pas suivi son cours normal», a déclaré Me Arnold.

«Personne ne devrait être jugé et reconnu coupable sans avoir eu droit à une audience, sans avoir pris connaissance de la preuve, sans avoir subi un procès équitable», a poursuivi l'avocat.

La cause des deux jeunes hommes âgés de 18 ans se poursuivra le 19 septembre puisque les avocats de la défense ont réclamé la divulgation de preuves additionnelles à la Couronne.

L'un des deux adolescents est sous le coup d'accusations de distribution de pornographie juvénile, tandis que l'autre est accusé d'avoir produit et distribué de la pornographie juvénile.

Ils sont demeurés impassibles lors de leur comparution et ont quitté la salle de cour sans émettre de commentaires.

À l'issue de l'audience, l'oncle de Rehtaeh Parsons a demandé que justice soit rendue pour sa nièce, précisant qu'elle était en état de détresse avant sa mort.

«Ce qui s'est produit est terrible. Le niveau de colère et d'isolement que ma pauvre nièce a dû endurer entre les âges de 15 et 17 ans, c'est quelque chose qu'une personne de son âge ne devrait jamais avoir à vivre», a lâché Michael Parsons.

«Je n'ai absolument aucune confiance en la Gendarmerie royale du Canada, la police régionale de Halifax ou les procureurs, parce qu'ils ont complètement raté leur coup dans ce dossier. Ils ont échappé le ballon», s'est désolé l'homme âgé de 49 ans.

L'identité des deux accusés ne peut être dévoilée, car ces derniers étaient mineurs au moment où les incidents en question se seraient produits.

Rehtaeh Parsons avait 17 ans quand elle s'est suicidée en avril après avoir été victime de cyberintimidation, selon sa famille.

L'adolescente aurait été victime d'intimidation pendant des mois après la publication d'une photo numérique la montrant lors d'une agression sexuelle présumée en novembre 2011.