Le maire intérimaire de Laval, Alexandre Duplessis, a porté plainte à la police contre une prostituée et sa collègue, qui auraient tenté de le faire chanter après une visite à son chalet des Laurentides.

L'attaché de presse du maire, Pierre-Philippe Lortie, a été peu loquace sur l'affaire jeudi. «Effectivement il y a eu tentative d'extorsion auprès du maire et je confirme que c'est entre les mains des autorités», a-t-il déclaré à La Presse, sans plus de détails.

Dès ce matin, à son émission, le chroniqueur judiciaire Claude Poirier avait évoqué le cas «d'un maire» qui aurait retenu les services d'une escorte puis porté plainte pour extorsion, sans identifier l'élu.

Selon ce qu'a pu confirmer La Presse depuis, les faits se sont produits le 14 juin au chalet de M. Duplessis.

Le maire avait commandé les services d'une escorte, qui s'est présentée avec une collègue chauffeuse. Les deux femmes l'ont reconnu, selon nos sources. Duplessis aurait finalement décidé de les renvoyer chez elles.

Selon la plainte, les femmes seraient toutefois revenues à la charge deux fois au cours des jours suivants, pour réclamer des montants d'argent toujours plus élevés. Elles auraient menacé de dévoiler publiquement qu'il avait appelé une prostituée s'il refusait de céder à leur chantage.

M. Duplessis a appelé la police après la troisième demande d'argent.

Les deux femmes ont été interrogées par des enquêteurs et libérées sous promesse de comparaître. La Sûreté du Québec doit soumettre bientôt le dossier au Directeur des poursuites criminelles et pénales, qui décidera si des accusations doivent être portées contre les suspectes.

Pour que des accusations soient portées, il faudrait qu'une preuve démontre que les femmes ne tentaient pas seulement de réclamer un montant qui leur était dû en raison de leur déplacement.

De son côté, la Sûreté du Québec a confirmé avoir ouvert un dossier d'extorsion à la suite d'une plainte d'un «individu» mais refuse toutefois de faire le lien avec le maire de Laval.

«Nous avons ouvert une enquête à la suite d'une plainte pour extorsion. C'est un individu qui avait appelé une escorte et il y aurait litige quant au paiement. L'enquête est en cours et le dossier sera soumis au procureur, mais on ne va JAMAIS nommer une victime ou un suspect à ce stade», a martelé la sergente Christine Coulombe, porte-parole du corps policier, lorsque jointe au téléphone.