Les pirates informatiques se réclamant du groupe Anonymous sont intervenus jeudi dans l'affaire du suicide d'une adolescente de la Nouvelle-Écosse, affirmant avoir identifié déjà deux des quatre garçons qui l'auraient violée deux ans plus tôt.

Cependant, Anonymous ne donne pas de noms dans ses déclarations, dont l'une a été publiée sur Twitter, et l'autre lue sur YouTube. Le groupe y affirme être opposé à la justice populaire et demande à la police de faire son travail, avant que d'autres groupes ne rendent publiques l'identité des agresseurs supposés.

Rehtaeh Parsons est morte dimanche dernier à Halifax, en Nouvelle-Écosse, après une agonie de trois jours. D'après ses accusations, elle s'est suicidée en raison des suites d'un viol, et notamment de la circulation sur internet d'une photo, lors d'une soirée arrosée deux ans plus tôt.

Sa mort a causé une grande émotion au pays et une pétition en ligne demandant en substance la réouverture de l'enquête - à l'origine classée sans suite par la police «faute de preuves suffisantes» - a recueilli plus de 70 000 signatures en quelques jours.

«Ce que nous avons appris est affligeant, mais ce n'est pas l'acte même du viol qui nous a choqués. C'est le comportement des adultes», affirme Anonymous sur Twitter, qui s'en prend tant aux enseignants qu'aux policiers et aux magistrats concernés et dit chercher à établir leur identité.

«Cela nous a pris seulement quelques heures pour identifier les garçons ayant attaqué Rehtaeh et ce n'était pas une opération de haute technologie», déclarent les pirates informatiques, dénonçant «l'incompétence» des enquêteurs concernés qui «devraient passer le reste de leur carrière comme gardiens dans un zoo». Selon eux, les violeurs présumés auraient évoqué leur forfait en public.

La mère de Rehtaeh a demandé mercredi que les gens qui lui avaient adressé des messages annonçant des représailles contre les quatre garçons s'abstiennent de toute violence, laissant la justice suivre son cours.