Yanaï Elbaz, l'un des cinq accusés dans le dossier de corruption pour l'obtention par SNC-Lavalin du contrat de construction du CUSM, vient d'être mis en liberté sur cautionnement.

Il devra respecter une kyrielle de conditions, notamment rendre son passeport et se présenter une fois par semaine à la Sûreté du Québec. Il a dû aussi verser un dépôt de 50 000$ et un cautionnement de 100 000$. Il sera de retour en cour le 23 mai.

Cet ex-bras droit du Dr Arthur Porter est accusé de complot pour fraude, de fraude envers le gouvernement, d'abus de confiance, de commissions secrètes et de recyclage des produits de la criminalité.

Yanaï Elbaz a été arrêté hier après-midi par les policiers de la Sûreté du Québec à leur quartier général de la rue Parthenais, puis interrogé. Il était demeuré détenu toute la nuit.

Quant à Pierre Duhaime, l'ex-PDG de SNC-Lavalin, il se serait rendu discrètement à la police aujourd'hui avant d'être mis en liberté. Il était attendu à 9 h ce matin rue Parthenais, mais il aurait trouvé un moyen d'échapper aux médias qui guettaient son arrivée.

Il sera de retour en Cour au mois de mai. Son passeport lui avait été confisqué lors de sa première arrestation, en novembre dernier.

L'enquête menée par l'UPAC, en particulier par les policiers de l'escouade Marteau, a abouti hier à 24 chefs d'accusation et à des mandats d'arrêt contre Arthur Porter, exilé aux Bahamas, son ex-bras droit Yanaï Elbaz, Jeremy Morris, de la firme Sierra Asset Management (aussi à Nassau), Riadh Ben Aïsa, ex-dirigeant de SNC-Lavalin en Afrique du Nord actuellement détenu en Suisse, et l'ancien PDG de SNC-Lavalin Pierre Duhaime.

Porter et Elbaz sont accusés d'avoir accepté «par corruption» des avantages de SNC-Lavalin pour que la firme obtienne le juteux contrat de 1,3 milliard. Duhaime et Ben Aissa quant à eux seront traduits en justice pour avoir corrompu Porter et Elbaz. Il y a quelques mois, La Presse avait révélé que la firme de génie-conseil avait découvert dans ses finances des paiements douteux de 22,5 millions liés à ce projet. Jeremy Morris aurait servi d'intermédiaire dans ce stratagème.

Des démarches d'extradition devront être lancées par Justice Canada afin de tenter de rapatrier Arthur Porter et Jeremy Morris des Bahamas, mais cela s'annonce long et ardu.