Omar Bulphred, qui vient à peine de purger une peine de sept ans de prison pour avoir incendié avec un complice une école juive d'Outremont, pour avoir commis une tentative d'attentat contre le centre Ben Weider au nom du Jihad islamique et pour avoir planifié l'enlèvement et l'égorgement d'un participant du Bal en blanc, n'en a pas fini avec la justice. Après avoir été arrêté en juillet dernier, il devait comparaître de nouveau hier pour répondre à huit chefs d'accusation, dont non-respect de conditions, intrusion sur une propriété privée et menaces.

Or, cette audience a été reportée à la demande de son avocat, car un autre chef d'accusation va bientôt s'ajouter à son dossier déjà lourd. On reprocherait en effet à ce jeune Montréalais d'avoir envoyé une lettre à son agent de probation au mois de décembre, ce qui contrevient à une des conditions qui lui avaient été imposées.

Détenu à Rivière-des-Prairies, le Montréalais de 27 ans d'apparence paisible, qui a exprimé des remords pour ses actes, est considéré par les autorités policières et carcérales comme dangereux «pour la société et la sécurité du public».

En plus du fait qu'il a menacé de saigner un de ses codétenus en maison de transition en 2011, on s'inquiète notamment d'écrits trouvés dans sa cellule qui décriraient, selon les experts, des fantasmes meurtriers ainsi que des actes de démembrement, de pyromanie et de nécrophilie. Le principal intéressé s'en est défendu lors d'échanges avec La Presse, en évoquant plutôt une oeuvre littéraire. Selon lui, il ne s'agirait que d'une «anthologie» romancée de confessions obtenues de plusieurs personnes, probablement des détenus. «C'est juste un livre pour montrer l'horreur des meurtres», justifie-t-il.