Pour la troisième fois en six mois, un policier de la région de Montréal est blâmé par le Comité de déontologie policière pour avoir percuté la voiture d'un citoyen en traversant une intersection à un feu rouge.

Dans une décision rendue publique mercredi, l'agent Frédérick Gendron du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) s'est vu imposer une suspension de huit jours pour ne pas avoir utilisé son «véhicule de patrouille avec prudence et discernement» le 14 mai 2013.

Le policier et son coéquipier répondaient à un appel d'urgence pour un «feu de camp» dans un parc à 21 h 23. Le temps était alors clair et la chaussée était sèche. Les gyrophares et la sirène de leur Dodge Caravan étaient allumés. L'agent Gendron circulait sur le boulevard Henri-Bourassa en direction est dans l'arrondissement de Montréal-Nord. 

À l'approche de l'intersection avec le boulevard Lacordaire, le policier roulait à très basse vitesse. Puis, à 3,6 secondes de la collision, il a relâché les freins et a mis les gaz «en position maximale» pour traverser l'intersection. Or, une Chevrolet Avéo circulant sur le boulevard Lacordaire en direction nord a franchi l'intersection au même moment, alors que son feu était vert. 

Le véhicule de patrouille roulait à 39 km/h lors de la collision. Cela a été suffisant pour que le Dodge Caravan des policiers se retrouve sur le capot et heurte le terre-plein, puis un lampadaire. La conductrice de la Chevrolet a subi des blessures mineures. L'agent Gendron s'est absenté du travail pendant trois semaines, tandis que l'agent Sébastien McKenzie a été en arrêt du travail pendant cinq semaines pour soigner une entorse cervicale.

L'agent Gendron, à l'emploi du SPVM depuis 2011, a reconnu devant le Comité de déontologie ne pas avoir les «précautions nécessaires au moment de traverser l'intersection». 

«La gravité de l'inconduite de l'agent Gendron se caractérise par le fait qu'il a franchi l'intersection à un feu rouge, ayant accéléré sa vitesse juste avant l'impact, et qu'il n'a pas pris les précautions nécessaires au moment de traverser l'intersection. Le policier n'a pas entrepris sa manoeuvre sans danger pour les autres conducteurs, notamment en raison du fait que sa vue sur la rue transversale était obstruée», écrit Me Richard W. Iuticone dans sa décision rendue le 22 juillet.

En avril dernier, le Comité de déontologie avait imposé une suspension de huit jours à un policier du Service de police de Laval (SPL) pour un incident semblable survenu à Laval en 2013. L'agent David Levasseur avait alors percuté la voiture d'un citoyen à une intersection, alors qu'il roulait à plus de 100 km/h. En février 2016, une policière du SPL avait également écopé d'une suspension de huit jours pour une collision à une intersection.