Une infirmière auxiliaire a été radiée de son ordre professionnel pour 12 mois pour avoir volé et consommé des narcotiques comme de la morphine durant ses quarts de travail. Les gestes « extrêmement graves » commis par Josée Vayette ont « mis en péril la sécurité des patients », a jugé le Conseil de discipline de l'Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec dans une décision datée du 21 mars dernier.

Cette infirmière auxiliaire qui avait six ans d'expérience travaillait au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Sud de Lanaudière auprès d'une « clientèle vulnérable » au moment des faits. Son lieu de travail n'est toutefois pas précisé dans la décision.

Du 2 au 17 mars 2014, la quadragénaire a volé à une dizaine de reprises des restants de fioles de Dilaudid et de morphine alors qu'elle était en fonction. Ces deux narcotiques sont utilisés pour atténuer des douleurs importantes subies par un patient. Ils peuvent toutefois créer une forte dépendance et mener à une surdose possiblement mortelle. Ils sont d'ailleurs très prisés sur le marché noir.

Josée Vayette volait ces restants de fioles sur un chariot auquel elle avait accès grâce à ses empreintes digitales, puis les consommait en catimini dans les locaux de son lieu de travail. Aucun patient n'a été privé de médicaments en raison de ces vols. Pendant ces deux semaines, aucun collègue ne s'est rendu compte que Josée Vayette travaillait sous l'effet de la drogue, jusqu'à ce que sa supérieure s'en aperçoive. Elle a finalement été congédiée le 20 juin 2014 au terme d'une enquête administrative.

« Un tel comportement est inadmissible et ne peut être toléré. Le public est en droit de s'attendre à ce qu'une infirmière auxiliaire agisse avec honnêteté et intégrité dans l'exercice de ses fonctions », a précisé le Conseil de discipline dans sa décision.

« En agissant ainsi, l'intimée a mis à risque la sécurité des patients à sa charge. De manière objective, il s'agit d'une infraction extrêmement grave. »

Josée Vayette a plaidé coupable aux deux chefs de vol et de consommation de narcotiques, pour lesquels le Conseil de discipline lui a imposé des radiations temporaires, respectivement de 9 mois et de 12 mois, purgées en même temps. Les circonstances exactes entourant les infractions n'ont pas été rendues publiques puisqu'une ordonnance de non-publication a été imposée « afin de protéger la vie privée de l'intimée, s'agissant de renseignements personnels reliés à sa santé et à son enfant mineur ».

«Risque de récidive»

Le Conseil de discipline précise qu'au moment des infractions, Josée Vayette « éprouvait des douleurs physiques ainsi qu'une détresse psychologique importante en raison de problèmes financiers et familiaux ». Néanmoins, l'infirmière auxiliaire radiée n'a pris aucune mesure pour se réhabiliter et n'a jamais reconnu son problème de dépendance, peut-on lire dans la décision. Il existe ainsi un « certain risque de récidive » de la part de Josée Vayette, si celle-ci décide de travailler à nouveau comme infirmière auxiliaire.

Josée Vayette n'est plus inscrite au tableau de l'Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec depuis le 1er avril 2015. Sa radiation temporaire s'appliquera à sa réinscription au tableau de l'Ordre.