Petit à petit, le Bureau de la concurrence du Canada poursuit sa tournée des entreprises d'asphaltage québécoises à la recherches de preuves sur l'existence de cartels : La Presse a appris que l'organisme a mené au moins quatre nouvelles perquisitions mercredi, cette fois dans la région de la Beauce et de Québec.

Selon nos informations, des enquêteurs du Bureau ont visité des firmes de Saint-Georges, Lévis et Saint-Marc-des-Carrières dans cette nouvelle frappe.

« Le Bureau enquête actuellement sur de présumés accord ou arrangements entre concurrents afin de s'attribuer des territoires pour faciliter le partage des contrats dans l'industrie de construction au Québec », a confirmé Taylor Bildstein, porte-parole de l'organisme lorsque jointe au téléphone.

Mme Bildstein affirme que l'enquête porte sur des soupçons « d'ententes pour se répartir des territoires ».

Il s'agit de la troisième vague de perquisitions du Bureau au sein de cette industrie depuis 2014.

En mars 2014, les enquêteurs avaient visités 16 entreprises de Montréal, Laval et Longueuil actives dans l'asphalte, la réfection de trottoirs, d'égoûts et de parcs publics.

Puis en mars 2015, c'était au tour d'une série d'entreprises d'asphaltage de la Montérégie, la Mauricie, l'Estrie, du Saguenay, du Centre-du-Québec et de la région de la Capitale nationale.

La commission Charbonneau s'est penchée en 2013 sur le phénomène de collusion dans ce marché.

Un ancien cadre de l'entreprise Sintra avait raconté comment le ministère des Transports du Québec avait été victime d'un cartel qui se partageait les territoires en se basant sur la proximité des usines d'asphalte par rapport aux projets à réaliser.

Des fonctionnaires auraient reçu des cadeaux de membres du cartel et auraient transmis des informations utiles à la préparation des soumissions, avait-il dit.