Le NPD demande à la GRC d'envisager le dépôt d'accusations contre Nigel Wright et une dizaine d'employés conservateurs du bureau du premier ministre pour le rôle qu'ils ont joué dans le camouflage du scandale des dépenses du sénateur Mike Duffy.

Dans une lettre transmise au commissaire de la GRC, Bob Paulson, le porte-parole du NPD en matière d'éthique, Charlie Angus, affirme que les témoignages au procès criminel de Mike Duffy ont permis de révéler de nouvelles preuves significatives sur le rôle joué par M. Wright, l'ancien chef de cabinet de Stephen Harper.

M. Angus affirme que le témoignage de ce dernier a aussi révélé qu'au moins une douzaine d'autres responsables au bureau du premier ministre étaient impliqués dans un plan visant à faire un paiement secret à M. Duffy, interférer avec un audit indépendant de ses dépenses et délibérément induire en erreur le public au sujet de toute cette affaire.

Nigel Wright est sur la sellette au procès de M. Duffy depuis une semaine, témoignant sur ses décisions de donner personnellement au sénateur 90 000$ pour qu'il puisse rembourser ses dépenses réclamées indûment au Sénat.

En plus des accusations de fraude et de bris de confiance, M. Duffy fait face à un chef de corruption pour avoir accepté l'argent de M. Wright: ce dernier n'a toutefois pas été accusé pour avoir remis un chèque.

M. Angus note que la Loi sur le Parlement du Canada précise qu'aucun sénateur ne doit recevoir une compensation pour des services rendus en lien avec toute affaire ou controverse qui survient au Sénat; elle rend aussi illégal le fait pour quiconque d'offrir pareille compensation.

«Considérant les détails qui ont été dévoilés au sujet des 90 000$ qui ont été donnés par M. Wright à M. Duffy, et de l'implication d'au moins une douzaine de personnes du bureau du premier ministre, je vous écris pour demander si la GRC va maintenant déposer des accusations contre Nigel Wright», a écrit M. Angus dans sa lettre au commissaire Paulson.

«Je demande aussi, me fondant sur cette nouvelle information, si Ray Novak ou d'autres employés du bureau du premier ministre devraient faire l'objet d'une enquête pour leur rôle en travaillant avec M. Wright sur cette affaire».

Des courriels dévoilés lors du procès suggèrent que M. Novak, le secrétaire principal de M. Harper à cette époque, était au courant que M. Wright allait écrire un chèque à M. Duffy.

«Il nous apparaît impératif que la GRC jette un nouveau regard vu cette possibilité que l'article 16 de la Loi sur le Parlement du Canada ait été enfreint par Nigel Wright et d'autres gens autour de Stephen Harper et nous croyons que les Canadiens ont le droit de savoir s'ils ont enfreint la loi», a déclaré le chef du NPD Thomas Mulcair, lors d'un arrêt de sa campagne en Colombie-Britannique.

«Cet article est clair et je crois qu'une réponse claire est désormais requise du commissaire de la GRC aux Canadiens».

Stephen Harper a été bombardé de questions au sujet du scandale alors qu'il fait campagne. Il continue à dire qu'il n'était pas au courant du paiement fait par M. Wright et qu'il croyait que M. Duffy avait remboursé ses dépenses de sa propre poche.