Deux agents du Service de police de la Ville de Montréal viennent d'être blâmés par leur comité de déontologie pour une intervention policière survenue en 2011, où une jeune femme avait été projetée contre une borne de stationnement.

L'histoire avait fait grand bruit à l'époque après la diffusion sur internet de trois vidéos révélant une partie des événements. Le 7 septembre 2011, des policiers du SPVM ont interpellé deux jeunes qui consommaient de l'alcool sur la voie publique à la sortie d'une projection de film sur le boulevard Saint-Laurent. Les agents ont décidé de donner un constat d'infraction à l'un des deux hommes. Après un vif débat, la tension a commencé à monter. D'autres policiers sont venus en renfort et un groupe d'amis des deux hommes s'est aussi déplacé sur les lieux. Les images captées par des témoins ont montré une jeune femme se faisant projeter contre une borne de stationnement par un policier. Une semaine plus tard, des plaintes en déontologie policière étaient portées contre les agents, entre autres pour abus d'autorité.

Une trentaine de faits reprochés

Dans sa décision rendue le 16 juillet dernier, le comité à la déontologie policière blâme deux policiers à trois reprises sur une trentaine de faits reprochés. Selon le tribunal administratif, le geste posé par l'agent Jean-Luc Gagnon pour éloigner la jeune femme, sans avoir porté attention à la borne de stationnement, «constitue un abus d'autorité par l'utilisation d'une force plus grande que [...] nécessaire».

Le comité critique aussi le sergent Laurent Lisio pour avoir rempli un rapport de police «inexact» et avoir lui aussi utilisé une force «plus grande que nécessaire» lors de l'arrestation de l'un des plaignants, Vincent Sauvé.

La jeune femme projetée sur la borne par le policier se dit «satisfaite» du jugement rendu. «Il est désormais clair que cette intervention violente était injustifiée. Nous étions adultes au moment des faits, avec deux oreilles et une bouche. Pourquoi ne pas avoir communiqué de façon civilisée avec nous? Tout cela aurait pu être évité. Je suis marquée au fer rouge par le SPVM», a dit à La Presse Audrey-Anne Pouliot.

Le SPVM a préféré attendre avant de faire des commentaires.