Le violeur et tueur en série Paul Bernardo a fait une demande pour une semi-liberté.

Arrêté en 1993, Bernardo avait été condamné deux ans plus tard à la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans - donc dans trois ans -, pour le viol et le meurtre des adolescentes Leslie Mahaffy, 14 ans, et Kristen French, 15 ans, en Ontario.

Bernardo avait aussi admis le viol de 14 autres femmes, et il a été désigné «délinquant dangereux», ce qui signifie que le système judiciaire peut le garder en prison indéfiniment.

Comme le prévoit la procédure, les familles des victimes ont été informées par le Service correctionnel du Canada, la semaine dernière, a indiqué leur avocat.

Me Tim Danson reconnaît que Bernardo a tout à fait le droit de demander une libération conditionnelle trois ans avant d'y être admissible. Il a cependant indiqué que les proches des victimes ont été dévastés d'apprendre cette nouvelle, même s'ils s'attendaient à vivre ce moment un jour. «Pour eux, 22 ans après les faits, ça a été, comment dire, vraiment bouleversant. Ça ramène de douloureux souvenirs.»

L'avocat les a par contre rassurés en leur disant que Bernardo n'avait aucune chance de sortir un jour de prison, puisqu'il a été désigné délinquant dangereux.

Il est rare qu'un individu condamné pour meurtre prémédité soit aussi désigné délinquant dangereux - l'étiquette la plus grave du système pénal canadien -, puisque ce crime est déjà passible d'une peine obligatoire de 25 ans de prison ferme.

Me Danson soutient que la Commission des libérations conditionnelles devra d'abord tenir compte de cette désignation. À la différence d'une demande normale de libération conditionnelle après 25 ans de prison, «les délinquants dangereux doivent convaincre la commission qu'ils ne sont plus dangereux», plaide Me Danson.

L'avocat, qui a reçu l'avis du Service correctionnel du Canada le 25 juin, est en contact avec les autorités pour déterminer la marche à suivre dans cette procédure.