Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a désigné un comité indépendant, lundi, pour examiner la gestion par l'ONU des allégations d'agressions sexuelles sur des enfants par des soldats français en République centrafricaine.

Le porte-parole des Nations unies Stéphane Dujarric a annoncé que le comité serait présidé par l'ancienne juge à la Cour suprême du Canada Marie Deschamps, qui a livré ce printemps un rapport accablant sur l'inconduite sexuelle dans l'armée au Canada.

Le comité inclura aussi Hassan Jallow, de la Gambie, le procureur en exercice du Tribunal pénal international pour le Rwanda, et Yasmin Sooka, directrice générale de la Fondation pour les droits de l'homme en Afrique du Sud.

M. Dujarric a indiqué que le comité amorcerait ses travaux en juillet et livrerait son rapport, qui sera rendu public, dans un échéancier de dix semaines.

Des documents confidentiels ont montré que les plus hauts responsables des droits humains aux Nations unies n'avaient pas agi avant plus de six mois concernant les allégations d'agressions recueillies par le personnel de l'ONU, alors que les autorités françaises réclamaient plus d'information. La France a ouvert, le mois dernier, une enquête judiciaire formelle.

Les forces françaises sont arrivées en République centrafricaine à la fin 2013, et avaient un mandat des Nations unies de soutenir une opération de maintien de la paix de l'Union africaine qui a été remplacée par une mission onusienne en septembre dernier. Les soldats français n'ont jamais été sous un commandement des Nations unies.

L'ONU a été mise au fait, il y a un an, d'allégations de la part d'enfants, certains âgés de seulement neuf ans, d'agressions sexuelles contre eux par des soldats français, parfois en échange de produits alimentaires. Depuis ce temps, la seule personne ayant été sanctionnée est l'employé des Nations unies ayant averti les autorités françaises, Anders Kompass.

M. Dujarric a affirmé que le comité examinerait la justesse des procédures des Nations unies, incluant «toute allégation d'abus d'autorité ou de représailles par des hauts responsables».