Assis au fond de la salle du palais de justice de Montréal où se jouait le sort de leurs enfants, les parents de El Mahdi Jamali et Sabrine Djermane, ces deux cégépiens montréalais accusés d'une série d'infractions terroristes, ont gardé espoir jusqu'à la dernière minute.

La décision ne fut pas celle qu'ils attendaient. Le jeune couple restera derrière les barreaux jusqu'à son procès.

Le juge Robert Sansfaçon a rendu sa décision mardi après-midi après quelques jours de délibéré. L'enquête sur remise en liberté des amoureux s'est soldée, mardi, après quatre jours d'audiences au palais de justice de Montréal, un de plus que ce qui avait initialement été prévu.

Les deux jeunes, lui 18 ans elle 19, sont accusés d'avoir tenté de quitter le Canada en vue de commettre un acte terroriste à l'étranger, de possession d'une substance explosive dans un but criminel, d'avoir facilité un acte terroriste et d'avoir commis un acte au profit ou sous la direction d'un groupe terroriste.

La semaine dernière, menottes aux poings, Sabrine Djermane a offert un témoignage émotif qui n'aura pas convaincu le magistrat. La preuve présentée est frappée d'un interdit de publication comme c'est souvent le cas à cette étape des procédures. Une dizaine de témoins, dont plusieurs membres des familles des accusés, ont été entendus durant l'enquête.

Sabrine Djermane et El Mahdi Jamali sont incarcérés depuis leur arrestation le 14 avril.

Mardi, plusieurs amis et membres des familles des accusés s'étaient déplacés pour assister à l'audience, tout comme de nombreux représentants des médias, sans compter les policiers de l'Équipe intégrée de la sécurité nationale coordonnée par la GRC. La salle était tellement bondée qu'il a fallu l'ouverture d'une deuxième salle où la décision étoffée du juge a été retransmise en direct via vidéo.

La procureure de la Couronne spécialiste de l'antiterrorisme, Me Lyne Décarie, avait annoncé dès le premier jour qu'elle s'opposait à la libération des accusés, car ils risquent selon elle de s'enfuir et qu'ils représentent un danger pour le public. Elle croit aussi qu'une remise en liberté minerait la confiance du public envers le système de justice. La défense plaidait pour leur remise en liberté sous certaines conditions.

Le juge devait évaluer trois motifs pour rendre sa décision, soit le risque de fuite, la dangerosité des accusés et l'impact de sa décision sur la confiance du public.