Les médias pourront assister à l'enquête de la Commission municipale du Québec portant sur le maire de Saguenay Jean Tremblay et le conseiller municipal Bernard Noël.

Les deux élus réclamaient que la Commission prononce une ordonnance de confidentialité, de non-divulgation et de non-publication au sujet de la demande d'enquête, qui porte sur un voyage que le conseiller a fait à Nice à l'été 2013.

M. Noël était à l'époque président du conseil d'administration de la Coupe des nations, une épreuve cycliste qui a eu lieu au Saguenay entre 2008 et 2013.

Leur séjour avait été réalisé dans le cadre du Tour de France grâce à une subvention de 5500 $ de Promotion Saguenay, la société de développement de la Ville, alors que l'argent devait officiellement servir à acheter des maillots et des médailles.

Lorsque l'affaire est devenue publique, en septembre 2014, des informations ont circulé dans les médias régionaux selon lesquelles le maire Tremblay savait depuis le début que le voyage de M. Noël était en fait une récompense pour le travail du conseiller.

Le chef de l'opposition de l'époque, Paul Grimard, avait par la suite demandé à la Commission municipale d'enquêter, alléguant des violations du Code d'éthique et de déontologie des élus municipaux de Saguenay.

Dans deux décisions rendues jeudi, la Commission n'accueille que partiellement les requêtes des élus. Les médias ne peuvent rapporter la teneur d'un passage spécifique des deux plaintes, ni donner d'information relativement aux personnes qui ont accompagné M. Noël en France.

Pour le reste, la Commission est d'avis «que la publicité des débats ne va pas nuire au droit [des élus] à un procès juste et équitable».

Les commissaires Thierry Usclat et France Thériault soulignent que les reproches contenus dans la demande d'enquête ont fait l'objet d'une couverture médiatique importante et que Jean Tremblay «y a contribué fortement en donnant plusieurs entrevues sur le sujet».

M. Tremblay «présume que le traitement que les médias feront de la publicité des demandes ne sera pas fait correctement», écrivent les commissaires. «Il leur attribue des intentions malveillantes et sous-entend qu'ils ne respecteront pas les standards journalistiques. [...] Ce ne sont que des allégations, des craintes, des appréhensions et des suppositions qui ne justifient pas l'ordonnance.» Il faut, disent-ils, «présumer de la bonne foi et du bon exercice journalistique».

L'enquête sur le fond aura lieu à Saguenay dans les prochains mois.